Ecrire aux Parlementaires (bis) - et les engueuler !
Depuis un an, que ce soit à titre privé ou de façon publique, j’ai entrepris d’alerter les Parlementaires sur la généralisation préoccupante de la pratique consistant à profiter des obligations vaccinales pour administrer des vaccins onéreux et facultatifs à l’insu des intéressés : outre le scandale évident d’une telle escroquerie (pour les individus comme pour les finances publiques), j’ai notamment souligné qu’elle mettait en échec le traditionnel schéma d’indemnisation des accidents liés aux vaccinations obligatoires (tel que formalisé aujourd’hui par l’article L 3111-9 du Code de la santé publique, mais en vigueur depuis des décennies).
Dans un article initialement mis en ligne en octobre 2010, j’ai détaillé et documenté les principaux éléments du scandale ; j’y ai joint un modèle de courrier en enjoignant à mes visiteurs de s’en inspirer pour alerter leur député et leur sénateur.
Le présent article vise à esquisser un premier bilan de cette action collective.
Retour d’information
Quoique je n’aie pas les moyens opérationnels d’évaluer précisément l’impact de cette démarche, au moins deux observations peuvent être faites :
- L’article susmentionné a été l’un des plus visités sur mon site ; il a aussi été repris par d’autres sites et de nombreux internautes ont tenu à me faire savoir qu’ils avaient à coeur de le diffuser.
- Si, pour les mêmes raisons, il est impossible de recenser le nombre de courriers qui ont été effectivement adressés aux Parlementaires, celles de leurs réactions qui m’ont été ensuite retransmises par leurs destinataires apparaissent assez typiques pour justifier d’être commentées.
Quelques exemples :
- Jean-Louis Idiart, député socialiste de Haute-Garonne, est - à ma connaissance - le seul Parlementaire à avoir adressé au Ministre de la santé une question écrite pertinente et argumentée relative au problème posé. La réponse du Ministre - qui s’est d’ailleurs fait attendre - est une offense à la représentation nationale ou, dit plus explicitement, un simple foutage de gueule.
- Aucun des 31 députés membres de la Commission d’enquête sur la campagne de vaccination contre le H1N1 n’a pris la moindre initiative de réaction spontanée tant soit peu structurée une fois qu’ils ont été informés du scandale lors de ma déposition (confirmée, sur cette question, par une lettre ouverte adressée au Président et distribuée en copie à tous les membres de la commission).
- Jean-Marc Ayrault, socialiste député-maire de Nantes, s’est contenté de renvoyer aux travaux de ladite commission sur le H1N1 ainsi qu’à l’initiative de son collègue Idiart.
- Gérard Bapt, député socialiste de Haute-Garonne et promoteur bien connu du micro-scandale Médiator au rang de grande cause nationale, m’a pour l’instant assuré qu’il s’opposerait à toute obligation vaccinale contre l’hépatite B, paraissant ignorer que : 1/ cette obligation existe déjà pour certaines catégories professionnelles, dont celle à laquelle il appartient ; 2/ le problème posé en l’espèce est plutôt celui de vaccinations non obligatoires en droit mais rendues obligatoires en fait, sans aucune des protections légales normalement attachées à une obligation.
- Anny Poursinoff, député (Gauche Démocrate et Républicaine) de Rambouillet et représentante - comme Robert Hue - de la profession qui a probablement payé le plus lourd tribu à la vaccination contre l’hépatite B [1], a cru judicieux de se défausser derrière une question vague visant le nombre de victimes indemnisées par l’Etat : question serpent de mer, régulièrement posée depuis dix ans à chaque fois qu’il s’agit de botter en touche, sans aucun rapport avec l’espèce et qui laisse à l’écart, de toute façon, les problèmes juridiques pourtant majeurs posés par ce mode de réparation (transparence, prévisibilité, délais, respect du contradictoire...).
Au passage et quitte à élargir encore mon cercle d’amis, je note aussi et non sans perplexité que relativement à cette démarche collective dont elles auraient même dû prendre l’initiative depuis fort longtemps, les diverses associations le plus directement concernées (militants pour la liberté des vaccinations, victimes, etc.) sont restées remarquablement discrètes, alors qu’elles disposent pourtant de moyens de mobilisation sans commune mesure avec les miens.
Pendant ce temps-là...
Pendant ce temps-là et alors qu’on (des noms !...) nous promet que "l’affaire" Médiator va marquer une REVOLUTION - que dis-je : un tsunami - dans le monde de la santé, que s’est-il passé ? Sans même ironiser sur la toute récente recommandation du comité scientifique de l’Agence européenne du médicament visant à étendre les indications du médicament Avastin (bevacizumab) dans le traitement des cancers du sein métastasiques [2] alors même qu’on vient d’apprendre - par hasard, pour ainsi dire - que les patients traités par cet anticancéreux miracle semblaient mourir davantage que ceux qui étaient abandonnés à leur malheur [3], limitons-nous au seul secteur vaccinal [4].
- Le Bureau de l’Assemblée nationale a créé un groupe d’études sur la vaccination dont la présidence a été confiée à Olivier Jardé [5]. La particularité de ce groupe, c’est qu’avant même toute(s) "étude(s)", il a un avis manifestement très arrêté sur l’intérêt de la vaccination en général, la nécessité d’améliorer les couvertures vaccinales - celles de l’hépatite B en particulier, n’hésitant à propager pour ce faire des "estimations" épidémiologiques dont rougirait aujourd’hui un commercial de l’industrie pharmaceutique. On ne sache pas que Gérard Bapt, qui aime à se poser en Saint Louis rendant sous son chêne la justice pharmaceutique jusqu’à recommander publiquement le retrait de tel ou tel médicament au mépris de toute logique réglementaire [6], ait éprouvé le besoin d’une protestation également publique pour dénoncer les méthodes de travail - pardon : de propagande - de ce groupe dont il fait partie...
- Animées par Martine Perez, du Figaro [7] et incluant des intervenants aussi crédibles que le député J.P. Door - auteur remarqué du rapport parlementaire sur la pandémie H1N1 - ou... Ph. Douste-Blazy, les 3èmes rencontres parlementaires sur la vaccination, qui se tiendront le 4 mai 2011, affichent elles aussi d’emblée un programme très ciblé, puisqu’il s’agit rien de moins que de "gagner la bataille de l’opinion", "acquérir un rôle pionner à l’international", "renforcer l’acceptabilité sociale des vaccins" - j’en passe et des meilleures [8]. Outre les intervenants susmentionnés, on notera la participation de plusieurs membres de l’industrie pharmaceutique, dont le président de GSK [9]...
- De façon encore plus crue et sur la base de chiffres présentés par des responsables dont l’incompétence devrait être notoire, la presse [10] s’est fait l’écho d’une "réflexion" gouvernementale visant à étendre les vaccinations obligatoires...
Analyse
Faut-il même commenter ?
- Evidente d’emblée et confirmée par l’expérience, l’escroquerie de la pandémie H1N1 - par ses conséquences iatrogènes dramatiques d’une part, son coût exorbitant d’autre part et la réflexion générale qu’elle a permis enfin - aurait dû être le point de départ d’une ré-évaluation critique des obligations vaccinales traditionnelles. Car si chacun est libre de penser ce qu’il veut des obligations (diphtérie, tétanos, polio) héritées d’une situation sanitaire ancienne sans commune mesure avec l’actuelle mais où les vaccins, de toute façon, ne correspondaient à aucun enjeu financier tangible, il en va bien autrement aujourd’hui où, comme je viens de le rappeler, ces médicaments sont devenus l’un des secteurs les plus lucratifs de l’industrie pharmaceutique : l’entrecroisement de ce constat facilement documentable avec la reconnaissance actuelle de dysfonctionnements gravissimes dans le processus d’évaluation des produits de santé aurait dû appeler un minimum de prudence relativement au risque évident que le processus décisionnel présidant à d’éventuelles obligations nouvelles ne soit parasité par d’insupportables conflits d’intérêts [11]. Or, avec l’obstination bornée [12] et le cynisme implacable dont les responsables et leurs experts font désormais preuve dans toute situation (sanitaire, économique, environnementale, politique...) où ils ont déjà été grossièrement démentis par les faits, on constate la tendance exactement inverse : face à l’indignation pourtant justifiée des citoyens, le recours à la contrainte est de plus en plus ouvertement envisagé. Comme d’ailleurs annoncé d’emblée sur ce site, les rodomontades des procureurs de Médiator sonnent intolérablement faux eu égard au coût financier et au risque iatrogène inhérents à la sidérante irresponsabilité des promoteurs de nouvelles vaccinations obligatoires.
- Même dans des situations extrêmement conflictuelles (à ce titre immunisées contre tout effet de séduction), tous les Parlementaires - de quelque bord politique que ce soit - à qui j’ai eu l’occasion de révéler ce scandale d’une loi mise en échec par l’esprit de lucre ont instantanément réagi par une expression d’indignation et la promesse d’agir avec détermination. Atrocement mise en lumière par l’échec aussi massif qu’incontestable de l’action collective que j’ai lancée, leur inertie résultante illustre un très préoccupant mécanisme de leur procrastination sélective : s’ils se sont finalement abstenus d’agir relativement au scandale dont ils ont appris l’existence, ce ne peut être par esprit de vérification ou de précaution (au sens noble du terme), alors que dans le même temps - mais sournoisement - ils prennent des initiatives majeures dont l’incongruité saute aux yeux du moins informé et dont les conséquences potentielles sont aussi incommensurables qu’effrayantes, notamment en termes de risques iatrogènes ou de coût financier (direct ou indirect, via la prise en charge des effets indésirables). Cette formidable hypocrisie des Parlementaires est d’autant plus révoltante qu’en l’espèce, il ne leur est nullement demandé de s’engager dans une situation médico-technique d’incertitude - circonstance où ils aiment à s’abriter derrière "l’opinion des experts" pour s’abstenir de contrecarrer ceux qui manipulent l’expertise, fût-ce grossièrement [13] : il leur est demandé de réagir à l’intolérable scandale d’une LOI qu’ils ont eux-mêmes votée et qui se trouve mise en échec pour des motifs bassement lucratifs où l’expertise n’a strictement aucune place. Déjà émasculés par les lobbies et leurs "experts" à la botte, les Parlementaires n’ont donc même plus la moindre initiative simplement législative ? A quoi servent-ils, alors : à crédibiliser de leur présence des groupes de travail sponsorisés par l’industrie pharmaceutique ?
Conclusion
J’appelle donc mes lecteurs à relancer activement mon initiative de s’adresser aux Parlementaires avec une détermination renforcée par le spectacle lamentable de l’inertie qui vient d’être documentée : que ceux qui n’ont pas encore pris le soin d’écrire à leurs représentants le fassent désormais sans plus tarder, que ceux qui l’ont déjà fait reprennent la plume pour s’étonner du statu quo, et que tous s’appliquent à exhorter leurs proches, leurs amis, leurs relations à se joindre à cette démarche de protestation citoyenne [14].
Comme tragiquement illustré par les scléroses en plaques, les Guillain-Barré, les avortements ou les narcolepsies, les risques d’une politique de santé contraignante et intrusive, imposée par les lobbies et leurs valets, nous concernent tous, et - des plus jeunes aux plus âgés - ils menacent tous nos Aimés.
[1] Par conséquent, la profession le plus concernée par cet article L 3111-9 du Code de la santé publique, scandaleusement mis en échec aujourd’hui par la perversité et la corruption des autorités sanitaires.
[2] Communiqué AFSSAPS du 30/04/11.
[3] Vishal Ranpura et coll., « Treatment-Related Mortality With Bevacizumab in Cancer Patients » JAMA, 2011, 305, pp. 487-94
[4] En rappelant simplement qu’avec celui des anticancéreux (tiens, tiens...), il est désormais notoirement le plus rentable pour l’industrie pharmaceutique.
[5] Rappelons qu’entre autres choses, M. Jardé est l’auteur d’une proposition de loi relative aux recherches sur la personne (c’est-à-dire aux essais cliniques) extrêmement controversée pour ses biais apparemment fort favorables à l’industrie pharmaceutique.
[6] L’histoire de la pharmacie est saturée d’interventions politiques visant à contourner en force les évaluations et décisions des autorités sanitaires : on se rappelle Louis XIV imposant, contre l’avis de la Faculté, la réintroduction de l’antimoine au motif que cet excellent produit lui avait fait grand bien...
[7] Laquelle a été l’une des promotrices les plus divertissantes de l’escroquerie grippale H1N1, à ce titre une inspiratrice parmi les préférées de mes Perles.
[8] Notamment que la vaccination confère "une protection quasi absolue contre de nombreuses
infections" - comme on vient d’ailleurs de le constater avec la récente "épidémie" de rougeole brandie par les autorités pour relancer une nouvelle immunisation chez les vaccinés, nonobstant la protection "quasi-absolue" pourtant conférée par cette vaccination de très large diffusion...
[9] Vous savez, cette firme pharmaceutique qui a gagné un argent fou avec la campagne de vaccination contre l’hépatite B lancée par Douste-Blazy en septembre 1994 et qui, en décembre 2010, a retiré dans la précipitation son vaccin antigrippal Arepanrix sans un mot d’explication - ni la moindre intervention publique de Gérard Bapt...
[10] Les Echos, 25/04/11.
[11] On relève qu’à l’inverse, nos voisins belges semblent enclins à remettre en cause des obligations même anciennes : le Tribunal de Tournai vient d’acquitter des parents poursuivis pour s’être soustraits à l’obligation de vaccination antipoliomyélitique, la seule en vigueur dans ce pays.
[12] Indépendamment de tout le reste, il faut quand même n’avoir peur de rien pour oser faire intervenir Douste-Blazy dans un débat visant à l’élargissement des obligations vaccinales, juste après l’escroquerie de la "pandémie" grippale qui n’a fait que reprendre, avec des moyens identiques et 20 ans plus tard, le piège à cons où était tombé à pieds joints l’excellent Philippe ("L’habile stratégie d’un labo", Sciences et Avenir, janvier 1997, n° 599, p. 27) !
[13] Oubliant d’ailleurs en l’espèce que c’est la plus éminente de leurs responsabilités que de procéder à leur choix d’experts (et non pas se laisser imposer celui des forces de l’argent) et, en tout état de cause, de décider en situation de controverse expertale.
[14] Ceux qui le souhaitent sont également invités à me transmettre l’éventuelle réponse qui leur sera adressée par leur député ou leur sénateur : je ne manquerai pas de l’étudier avec attention - et d’en faire publiquement état le cas échéant.
Marc Girard
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