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Lettre d’un confrère sur le coronavirus : "t’en penses quoi ?"

mercredi 25 mars 2020 par Marc Girard

Un confrère retraité, ancien directeur médical d’une grande firme américaine, vient de m’adresser le courrier qui suit.

Je crois savoir que tu es très en pointe sur les vaccins, et les maladies infectieuses en général.

Comme tout le monde, j’assiste à ce que je pense être un emballement irraisonné pour la chloroquine, basée sur des résultats très préliminaires obtenus par cet infectiologue marseillais. Ce professeur est sans conteste une sommité en virologie, mais comme méthodologiste c’est infiniment moins évident, pour rester poli…, du moins à mes yeux.

Je serais heureux d’avoir de tes nouvelles, et de connaître ton opinion sur cette pandémie et sur ce traitement proposé sans preuve clinique bien documentée. J’aurais tendance à partager l’avis du Ministre de la Santé, pas de traitement sans preuve larga manu, mais dans des cas sévères dont le pronostic vital est en jeu, éthiquement on peut tenter ce traitement, de toute façon on n’a rien d’autre.

Ma réponse

Merci de ta confiance. La disponibilité me manque, cependant, pour recenser les innombrables passages (textes, vidéos) où je confesse l’humble vérité : je ne connais RIEN en vaccinologie, et pas davantage en infectiologie. Pourtant, il est difficile de contester que, dès avril 2009, j’ai eu totalement raison de soutenir que « la pandémie » de l’époque, par quoi l’OMS s’appliquait à terroriser les foules, c’était juste du pipeau [1]. Alors ?

Ton souci du jour semble concentré sur la chloroquine. Je n’ai pas les éléments objectifs pour prendre position sur ce médicament et ses indications, mais qu’il me soit permis de ricaner sur l’excès de scrupulosité de notre administration sanitaire, alors qu’elle n’a jamais bronché sur la prescription de Tamiflu, médicament qui n’a jamais donné la preuve d’une efficacité notable et sur la dangerosité duquel on peut sérieusement s’interroger. Alors ?

Tu me parles de Raoult et, pour le peu que j’en ai lu, je partage assez son analyse actuelle, en rappelant simplement, que lors du précédent du H1N1, il s’était lourdement trompé (cf. la vidéo ci-joint à partir de 04:37) et sur la gravité de la menace, et sur la légitimité d’un développement vaccinal bâclé. Je rappelle également qu’il est l’auteur d’un Rapport sur le bioterrorisme (2003) où il explique, en gros, que les fabricants de vaccins sont des bienfaiteurs de l’humanité, parfaitement désintéressés, et qu’à les emmerder avec des actions judiciaires (dont celles, nombreuses, auxquelles j’ai participé), on va finir par décourager leur philanthropie native [2]. Cela m’amène, dans la foulée, à m’interroger sur la crise de puberté tardive qui l’a amené à adopter tardivement un look soixante-huitard, inattendu chez une star bien installée du système. Personnellement, à part que j’ai salement vieilli (Snif ! Passe-moi un mouchoir s’il t’en reste), je n’ai changé ni de look, ni de discours. Alors ?

Comme lui et quelques autres l’ont clairement analysé, il n’y a, actuellement, rien de catastrophique qui soit intrinsèquement lié au virus, mais on ne peut pas en dire autant : i) des mesures prises par le gouvernement, dont l’imbécilité et l’incohérence sautent aux yeux du moins informé ; ii) de l’arrogance réactionnelle dudit gouvernement, qui sonne comme un aveu – aveu de l’autisme qui a conduit, sous prétexte de « rationalisation », à anéantir notre système de soins [3]. Incapable d’assurer la prise en charge ciblée des quelques malades qui l’exigent, le gouvernement a choisi de dissimuler son incurie en affolant – et de brutalisant – tout le monde. C’est une honte, mais pas une surprise pour ceux qui, d’emblée, avaient pris la terrible mesure du phénomène Macron [4].

J’aimerais pouvoir te rassurer davantage, mais c’est impossible : on ne maîtrise pas d’une pichenette « la Bête immonde ». On se bat : sans garantie sur le résultat, mais parce qu’on ne transige pas avec le Mal incarné.

[1Tu noteras, à 03:13’’ de la vidéo ci-joint ma réponse absolument dépourvue d’ambiguïté sur la dangerosité du vaccin alors triomphalement promu par Bachelot, et subrepticement retiré du marché quelques semaines après.

[2Un de mes lecteurs a eu le courage bienvenu de se replonger dans ce rapport, dont il ressort notamment les recommandations suivantes : i) Relancer la politique de vaccination contre l’hépatite B dans la population cible, ii) Faire une information nationale sur l’innocuité du vaccin, iii) Revenir sur la décision d’indemniser les SEP après vaccins obligatoires. Mon lecteur ajoute finement : "On sent tout de suite la patte de l’expert"...

[3Que j’ai moi-même beaucoup critiqué, mais dans l’autre sens : pour l’améliorer, pas pour l’anéantir.

[4Ne me dis pas qu’il n’est pas le seul de par le monde : la dépolitisation qui a permis l’élection de Macron n’est pas une spécificité franco-française, et puisque les médias français se complaisent à le comparer à cet autre cas d’école qui s’appelle Trump, rappelons que lors de leur première rencontre, ces deux-là en étaient à se battre devant les caméras pour savoir qui avait le plus de poigne... Et il faudrait tenir ces gamins pour des "chefs de guerre"...


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