En date du 10/01/19, puis du 11/01/19, deux post-scriptum ont été ajoutés à cet article initialement mis en ligne le 18/11/18.
RÉSUMÉ – On s’intéresse aux récentes (oct. 2018) recommandations de l’administration sanitaire française concernant les risques d’Androcur. Après avoir constaté qu’elles s’inscrivent dans un contexte déjà ancien d’anomalies et d’inepties en série, on soutient qu’elles sont aussi idiotes que criminelles. On rappelle que c’est à propos de la vaccination contre l’hépatite B que l’administration a mis au point – avec succès – la falsification consistant à imputer des complications iatrogènes à un prétendu « état antérieur » et qui se trouve précisément celle qui sous-tend désormais les recommandations visant Androcur. On s’interroge pour finir sur le déterminisme de cette propension éhontée de la pharmacovigilance française aux tromperies les plus grossières : incompétence, bêtise ou malhonnêteté ?
Le 13/05/14, à l’invitation du Groupement d’Action Santé Publique (GASP) - association regroupant des cadres de l’industrie pharmaceutique - j’étais invité à animer un déjeuner-débat consacré à la pharmacovigilance.
La réception à la fois interloquée et chaleureuse de mes interlocuteurs [2] me confirme dans l’idée que ni la mystification Médiator, ni les gesticulations législatives des Bertrand, Bapt, Debré et consorts n’ont si peu que ce soit amélioré la regrettable situation que je m’attache à analyser depuis maintenant plus de trente ans.
On trouvera ci-après le texte de mon intervention.
Voici quelques semaines, de fidèles lecteurs m’avaient demandé de commenter le retrait du tétrazépam (Myolastan) décidé par l’ANSM. J’avais alors décliné en alléguant le manque de temps, mais l’accumulation de nouvelles décisions aussi difficilement justifiables me conduit reconsidérer ma position initiale d’abstention : comme dirait François Hollande, il faut savoir rester "mobilisable" devant l’actualité - même (et surtout) pendant les vacances... En l’espèce, il s’agit d’illustrer une fois encore par l’exemple l’incompétence de la pharmacovigilance, l’inconcevable légèreté des autorités sanitaires, enfin la formidable perversité des politiques qui ont voulu accréditer que la pseudo-affaire Médiator allait bouleverser les pratiques du monde pharmaceutique.
Comme il fait chaud, je vais essayer d’être bref.
La presse française s’est montrée digne de sa réputation en restant majoritairement [5] muette relativement à la parution, fin mars, de deux importantes études finlandaises [6] confirmant une élévation considérable (de 13 à 17) du risque de narcolepsie chez l’enfant après vaccination contre la grippe porcine : en tapant "narcolepsie", on n’obtient strictement aucune réponse dans les pages françaises de Google Actualités (ce qui n’est évidemment pas le cas si on se reporte, par exemple, aux pages américaines).
Petit inventaire - certainement pas exhaustif - de tous ceux qui devraient avoir du mal à se regarder dans la glace ces jours prochains...
Parmi les "critères intrinsèques de crédibilité" qu’on s’est appliqué à développer sur le présent site pour asseoir le droit inaliénable des citoyens au contrôle de l’expertise, la cohérence s’impose d’autant plus qu’elle concerne des analyses qui n’ont jamais visé à plaire (et qui se sont au contraire d’emblée distinguées par leur indifférence aux modes).
Je ne compte plus les mises en garde parfaitement bien intentionnées de correspondants parmi les plus fidèles me remontrant à quel point ma "crédibilité" se trouvait menacée par mon scepticisme (si précisément documenté fût-il) quant à une "révolution" Médiator unanimement célébrée par la presse et par l’opinion publique. Il s’avère cependant que ma crédibilité va bien, quand il se confirme que les chevaliers blancs de la moralisation pharmaceutique auraient, eux, de plus en plus de soucis à se faire tant il est vrai que la Vérité est un canasson obstiné : entre les conflits d’intérêts malencontreusement, mais opiniatrement occultés (et sur lesquels nous reviendrons), les voeux pieux d’une débilité à pleurer, et les recommandations assez scandaleuses pour que l’on s’interroge sérieusement sur le double jeu de leurs auteurs (nous y reviendrons également), les masques tombent - et ça fait un drôle de bruit...
Exprimé - et documenté - lui aussi d’emblée au grand dam de B. Debré, mon scepticisme sur la "réforme" du médicament a déjà largement trouvé confirmation - ici ou là, et ailleurs encore...
L’actuelle affaire finastéride - ce médicament destiné à la repousse des cheveux accusé d’occasionner des impuissances - fournit une nouvelle illustration de toute cette mascarade.
A la suite de l’émission du 14/02/12, je remets dans l’actualité cet article initialement publié (hasard des dates...) voici juste 2 ans (16/02/10) [10] qui concerne l’histoire du jeune Raphaël dont j’ai parlé à l’antenne.
Cet article documente les pratiques de falsification caractérisée par lesquelles l’administration sanitaire française a essayé de transformer sa catastrophique campagne de vaccination "universelle" contre l’hépatite B en une recommandation de vacciner tous les bébés pour autant qu’ils aient moins de deux ans (ce qui revient évidemment au même pour garantir de juteux revenus aux fabricants).
C’est un scandale - à côté de quoi Médiator fait petite figure. On attend toujours qu’il soit dénoncé - et, si possible, sanctionné...
Une nouvelle réforme, peut-être ?
En tout cas, la spontanéité sidérante de l’AFSSAPS pour grossièrement falsifier les données qui la gênent [11] s’oppose, et de manière frappante, à son oecuménique ouverture à l’égard de l’hypothèse aluminique (telle qu’illustrée encore dans le reportage de France 5) : à l’évidence et comme je l’ai souligné dans le débat télévisé qui a suivi, il n’y a RIEN qui la soucie dans cette hypothèse, et les naïfs qui se précipitent une fois de plus [12] dans ce piège à cons feraient bien de réfléchir un peu. Mais c’est tellement bon de se retrouver à bêler tous en choeur tout au fond du trou, quand on y est nombreux et bien serrés...
"Le Médiator, un désastre sanitaire embarrassant pour la classe politique" titrait Le Parisien du 20/12/10. Un désastre et un seul ?
A la différence de tous ceux qui prennent prétexte de Médiator pour tenter de faire oublier leurs errances passées, l’auteur du texte qui suit [14] ne craint pas de reconnaître qu’il s’est lourdement trompé quant à la crédibilité du système judiciaire français relativement à l’impératif de sanction dans les affaires de santé publique.
En revanche, l’analyse des "failles du système" - pour reprendre la récente expression du ministre F. Baroin - n’a pas pris une ride : je laisse le lecteur en juger.
Prétendre évaluer la pharmacovigilance des vaccins contre la grippe "porcine", ce serait implicitement valider la crédibilité des responsables en charge de la gestion des accidents et incidents notifiés.
Or, les responsables de la pharmacovigilance française ne sont pas crédibles.
Démonstration...
Les internautes apprennent vite - souvent davantage que les experts du ministère, fussent-ils "excellents" (ou que les magistrats "spécialisés" en charge de sanctionner les manquements à la loi...)
fr Documents en français Recherche clinique et médicaments Pharmacovigilance ?