RÉSUMÉ – On s’intéresse à la récente déposition de Lucien Abenhaïm, ancien directeur de la Direction Générale de la Santé, entendu dans le cadre de l’actuel procès Médiator. Pièces en main, sur la base de ce qui en a été rapporté par la presse, on montre que tout est faux ou fallacieux, et on s’interroge sur la placidité avec laquelle cette déposition a été accueillie par les centaines de juristes « spécialisés » réunis à cette occasion. On médite sur l’incompétence qui, seule, peut rendre compte d’une telle placidité et on prophétise un bel avenir d’impunité pour tous les prédateurs qui se soucient comme d’une guigne des normes et des réglementations.
En date du 14/10/19, un post-scriptum a été ajouté à cet article initialement mis en ligne le 27/12/2010.
RESUME - Probablement maximaliste, l’estimation officielle récente de 460 décès dus à Médiator correspond à un total moyen de 20 cas fatals par an pour un médicament disponible sur le marché français de 1976 à 2009. C’est très peu, et il est hautement probable qu’un médicament aussi courant que l’aspirine fasse bien pire chaque année – pour ne point parler du supervaccin contre la grippe porcine (ou de nos amies les statines – parmi bien d’autres). Dès lors, une question vient immédiatement à l’esprit : pourquoi cette tempête dans un verre d’eau (toutes choses égales par ailleurs), à qui peut profiter l’exagération et la médiatisation de ce microscandale ?
Il s’avère que chimiquement – et commercialement – Médiator est très proche de deux coupe-faim du même fabricant (Groupe Servier), Pondéral et Isoméride, et qui – eux – ont été administrés à des dizaines de millions de patients : en suivant le même type d’estimation « à la louche », on pourrait cette fois évaluer à plusieurs millions de par le monde le nombre de patients affectés par des troubles cardio-vasculaires… Il s’avère cependant qu’il a fallu des dizaines d’années pour qu’on commence, en France, à admettre la réalité de complications aussi graves et fréquentes, alors qu’elles avaient été répétitivement décrites dans la littérature internationale bien avant. Il s’avère enfin que lorsque ces complications de Pondéral et d’Isoméride ont été connues, l’administration française – à l’ébahissement du monde pharmaceutique – a pris des mesures tendant à privilégier ces médicaments au détriment d’autres coupe-faim qui, pourtant, étaient exempts d’une toxicité aussi terrible.
Personne n’avait encore eu l’idée de reprendre l’histoire depuis le tout début (c.-à-d. depuis 1963) : on se rend compte qu’elle n’est pas du tout comme nous le racontent aujourd’hui les médias, et on comprend que bon nombre des résistants de la dernière heure à Médiator ont tout intérêt à dissimuler leur passé de longue collaboration avec Pondéral ou Isoméride. C’est un peu long et intriqué, mais ça se lit comme un roman…
Et si l’on se demande, à la fin, ce qui a pu se passer pour qu’un laboratoire justifiant une telle corruption de l’administration sanitaire française et de ses meilleurs-experts devienne, 15 ans après, l’objet d’une telle unanimité dans l’opprobre, on se dit qu’il est probablement temps de penser à la succession du deuxième groupe pharmaceutique français alors que son fondateur atteint l’âge respectable de 88 ans : et que si en affaiblissant ce groupe par une histoire invraisemblablement médiatisée, on parvient à en faciliter la transmission à devinez-qui tout en se refaisant une virginité, c’est vraiment qu’il y a un Bon Dieu.
Et l’on est obligé de conclure qu’on a vraiment de la chance de vivre dans un pays où les experts sont crédibles, où les journalistes vérifient leurs sources et où les politiques s’occupent de l’essentiel.
L’actualité médiatique me conduit à ressortir cet article sur la mystification Médiator (date de première mise en ligne : 01/01/2011 [5]). Ni l’émission de C dans l’air à laquelle j’avais participé et où le plus ardent adulateur d’Irène Frachon [6] avait été le président du LEEM (le syndicat national de l’industrie pharmaceutique), ni la politique sanitaire de Macron et de sa bande, ni les blocages de la justice sur des affaires d’une tout autre gravité, ne m’incitent à renier ma prédiction que grâce à la bouffonnerie Frachon, la situation serait « pire qu’avant ».
L’affaire Médiator, on l’a dit et documenté, défie le sens commun. Et par le nombre de victimes (extrêmement faible toutes choses égales par ailleurs), et par l’inexplicable tardivité de cette micro-révélation relativement à l’immense scandale des anorexigènes impunément commercialisés par Servier depuis 1963, et par l’invraisemblance des circonstances ayant conduit à sa révélation, et par le caractère éminemment suspect de l’unanimité dans la dénonciation qui devrait soulever d’autant plus de résistances qu’elle vise une corruption censément généralisée - "palpable" dit le Petit Poucet (TF1 News, 30/12/10) : quant on "palpe" où ça fait mal, on s’attire généralement des gueulements, et pas des louanges généralisées - notamment des instances qui mériteraient le plus d’être palpées [7]...
A l’évidence, il y a de la magie dans tout cela.
Eu égard à l’intérêt assumé du présent site pour les contes de fées, il peut être utile de relire l’actualité à la lumière des analyses désormais bien classiques de V. Propp [8].
Une critique de cet article (initialement mis en ligne le 09/02/18), me conduit à approfondir une réflexion que, faute de temps, j’avais présentée de façon excessivement minimaliste.
Très fugitivement, j’ai déjà eu l’occasion d’ironiser sur les "lanceurs d’alerte" à plein temps, en montrant que cette "chronicisation" d’une situation par essence ponctuelle attestait, surtout, une profonde incompréhension du problème posé par le "lancement d’alerte".
Mais je n’avais encore jamais pris le temps d’aborder plus précisément la question. Même si ça reste très succinct, c’est chose faite à présent, en réponse aux bons apôtres qui, tout en conscientisant peu à peu les limites d’Irène Frachon (mieux vaut tard que jamais), se consolent en maugréant qu’on ne peut pas lui ôter d’avoir été "lanceuse d’alerte".
Justement, si...
RÉSUMÉ – Une récente vidéo où Irène Frachon commente l’actualité du monde médico-pharmaceutique permet de réactualiser mon idée de toujours que « la fille de Brest » serait juste une idiote utile.
Le présent article a été mis en ligne le 31/01/12, soit voici plus de 5 ans : il est pourtant d’une parfaite actualité. Comme je l’ai rappelé ailleurs, en effet, « la seule et vraie leçon de ce précédent H1N1 (…), c’est que les forces de l’argent qui pesaient désormais sur le monde vaccinal étaient telles qu’elles interdisaient toute obligation vaccinale compte tenu du risque – désormais démontré – de manipulation des autorités ». C’est pourquoi je n’ai cessé de présenter le pseudo-scandale Médiator, survenu dans les suites quasi-immédiates de la fausse pandémie, comme une opération de diversion, destinée à esquiver toute réflexion critique sur les enjeux de la politique vaccinale des responsables sanitaires, et à préserver l’avenir de l’eldorado des vaccins [10]. Compte tenu des priorités affichées par Madame Buzyn dès sa prise de fonction, je crois utile de remettre dans l’actualité cet article qui, parmi les conséquences de la mystification Médiator, évoquait expressément la menace d’un élargissement des obligations vaccinales :
"alors que le spectre de nouvelles vaccinations obligatoires s’exhibe avec toujours plus d’indécence"
écrivais-je ainsi dès le 31/01/12. Bravo, par conséquent à tous les gromalins des forums ou des associations qui, depuis le début, n’ont rien trouvé de plus intelligent que d’imputer mon scepticisme à une bête antipathie personnelle, d’origine plus ou moins névrotique, envers Irène Frachon… Et un grand bravo aussi aux Bapt, Autain, Éven, Debré et autres idiots utiles, aux avocats auto-proclamés "bêtes noires de l’industrie pharmaceutique", aux journalistes - bref à tous les jobards qui n’ont cessé de célébrer comme une héroïne cette pauvre fille si manifestement manipulée par un système qui la dépassait, et dont on commence à apercevoir l’action effective : la promotion d’une situation médico-pharmaceutique bien pire qu’avant.... Que la nouvelle ministre de la santé ne rougisse pas de clamer, devant les plus hauts représentants de l’État, qu’on est plus ou moins un minable si l’on ne reçoit pas d’argent de Big Pharma, dit assez la sinistre farce à quoi se résume "l’affaire Médiator" (supposée avoir aboli les conflits d’intérêts), avec une Fille de Brest tellement ravie dans le rôle principal : nous n’avons pas été très nombreux à le dire - et avec constance - depuis le tout début...
Un post-scriptum de l’été 2016 permet de remettre dans l’actualité cet article du 22/11/2010 - et d’en mesurer rétrospectivement le bien-fondé..
L’hystérie médiatique qui entoure actuellement l’affaire Mediator ne laisse pas d’étonner.
Certes, il faut se réjouir à chaque fois qu’un médicament toxique et d’efficacité problématique se trouve retiré du marché. Mais que représente cette histoire minuscule par rapport aux problèmes iatrogènes et économiques sans commune mesure posés par d’innombrables médicaments qui, non seulement restent sur le marché, mais sont parfois largement promus par les autorités sanitaires, l’assurance maladie - parfois même avec la participation enthousiaste de l’intouchable Revue Prescrire ?
Que représente cette affaire telle que désormais racontée dans un livre désespérant de mièvreries et de platitudes, qui décontextualise l’essentiel dans un océan d’anecdotes dépourvues du moindre intérêt (sur les goûts de l’auteur en matière de boissons, l’apparence physique de ses confrères ou ses soucis domestiques au quotidien) et d’idées reçues (sur la Revue Prescrire, comme par hasard), quand l’auteur ne franchit pas allègrement les bornes de la falsification : il en va ainsi lorsqu’elle ignore les responsabilités pourtant documentables des divers acteurs qu’elle s’honore d’avoir rencontrés, ou lorsqu’elle reprend à son compte une version strictement fantaisiste de l’affaire Isoméride qui donne aux autorités françaises le beau rôle par contraste avec les autorités américaines [12].
Or, que se passe-t-il en France pendant que, sur son petit nuage d’inconscience nombriliste, l’auteur de cet ouvrage dépourvu du moindre intérêt nous explique que Xavier Bertrand est un "homme honnête" sans se demander qui va payer les mesures de surveillance recommandées par icelui, ni faire le moindre effort de mémoire pour se rappeler quelles étaient ses fonctions entre 2004 et 2007 ?
Que se passe-t-il en France ? Juste un exemple - parmi des dizaines d’autres envisageables.
RÉSUMÉ - La parution récente d’un rapport de la Cour des comptes faisant un bilan fort critique de la "loi Bertrand" n’est que la énième confirmation de la position d’emblée très sceptique prise sur le présent site à propos de la pseudo-affaire Médiator, dont on a toujours soutenu qu’elle n’avait visé qu’à occulter bien plus significatif en matière de scandale médico-pharmaceutique. Dans les lignes qui suivent, on explique plus précisément pourquoi cette loi tant célébrée par les médias (et par les politiques) n’avait aucune chance de résoudre la question pourtant grave des conflits d’intérêts.
(Un post-scriptum du 03/11/15 permet de réactualiser cet article, lui aussi mis en ligne le 08/07/11).
La présente tribune m’avait été réclamée par un grand hebdomadaire voici deux mois [14], mais n’a toujours pas été publiée : il serait dommage qu’elle ne soit pas portée à la connaissance du public, surtout dans le contexte qui motive l’émission C dans l’air de ce soir.
Le titre est une référence assumée au célèbre article de Pierre Viansson-Ponté, dans les semaines précédant mai 1968 ("La France s’ennuie...")
La presse de ces jours se fait l’écho d’une première expertise pénale dans l’affaire Médiator. "Vingt mois de travail, sept cent pages" : que du bonheur...
Et rien, pour l’instant, qui soit de nature à modifier mon analyse : cette affaire exagérément médiatisée est un attrape-nigaud.
Confirmation par l’exemple...
fr Documents en français Recherche clinique et médicaments Médiator ?