Deux post-scriptum ont été ajoutés le 22/08/17, puis le 17/09/17, à cet article initialement mis en ligne en date du 30/06/2010.
Le mercredi 26 mai 2010, à l’invitation du très regretté Gérard Huber, je m’étais retrouvé devant le Club Prospective 2100 où j’avais déjà fait une intervention en février 2010.
À la relecture, il me semble que malgré ses limites (liées en partie aux conditions de sa préparation : nous étions encore en plein dans la tragi-comédie du H1N1...) et en dépit du silence assourdissant qui l’a accueillie (question d’habitude...), cette réflexion sur l’éthique scientifique et sur l’expertise n’a rien perdu de son actualité.
Pour le moins que l’on puisse dire...
Près de cinq mois après la mise en ligne de cet article, l’actualité offre l’occasion d’un post-scriptum.
RÉSUMÉ - On analyse ci-après l’échange entre Fillon et Juppé au sujet de la sécurité sociale, lors du dernier débat (24/11/16) des primaires de la droite, en reprenant une par une les questions évoquées par les deux candidats : i/ la pénurie d’ophtalmologistes, ii/ la rémunération des médecins, iii/ les dérives d’un système sanitaire privé de la sagesse gestionnaire des médecins, iv/ le remboursement des "petits risques". À chaque fois, on montre la nullité des arguments présentés par les deux candidats et l’on soutient qu’il n’est pas possible qu’ils n’en aient pas eu conscience. Pour conclure, on revient à l’idée déjà ancienne que la solidarité nationale fonctionnerait désormais à l’envers et que, via l’exigence de cotisations et l’aberration des remboursements, la sécurité sociale serait devenue le moyen d’une prodigieuse efficacité pour rançonner les pauvres au bénéfice des riches.
RÉSUMÉ – Partant d’un échange un peu vif avec un internaute à la suite de mon récent article sur le thème vaccins-autisme, on s’interroge ici sur la dynamique des forums Internet et sur la crédibilité des contributions qui s’y accumulent. On aboutit à l’idée que, à l’instar du libéralisme économique hérité d’Adam Smith, la « démocratie Internet » repose sur le fantasme d’une « main invisible » : que, de l’agrégation de toutes les incultures et de toutes les incompétences, la vérité d’un authentique Savoir finira par émerger comme par miracle.
Je tombe par hasard sur l’enregistrement de cette émission, qui n’a dû être mis en ligne que récemment...
Le thème annoncé reprenait le titre d’un de mes bouquins paru au même moment : "Médicaments dangereux : à qui la faute ?"
Malgré les presque six ans qui se sont écoulés depuis, je n’ai pas l’impression que ce qui s’y dit soit frappé d’obsolescence : cela n’en rend que plus... bizarre le boycott médiatique dont je fais désormais l’objet puisque, comme rappelé dès les premières minutes (avec sans doute une certaine exagération), je passais à l’époque pour un habitué de certains plateaux télé.
Le principe de l’émission était de s’étendre sur toute la nuit, ce qui explique la durée annoncée de l’enregistrement (6h18). En fait, on commence par une heure et demie d’interview classique (dont peut se contenter le visiteur pressé), puis on converse avec des auditeurs qui téléphonent.
Dans cette seconde partie, il faudra au visiteur intéressé une certaine patience pour arriver au moment où une infirmière me traite de "charlatan" : il y a des gens qui ne plaisantent pas quand ils entendent mettre en doute les bénéfices des mammographies de dépistage...
« Mais le poème que nous avons entendu a paralysé notre entendement » (Henri Michaux)
(Un post-scriptum du 31/12/15 permet de réactualiser cet article, originellement mis en ligne depuis le 18/01/15. Les conditions de la liberté d’expression étant ce qu’elles sont actuellement en France, je remercie les internautes intéressés d’en conserver copie et d’en assurer la diffusion par leurs propres moyens).
RÉSUMÉ - Le présent article a été rédigé "à chaud" en janvier 2015, juste après l’attaque de Charlie Hebdo, pour répondre à la demande d’interlocuteurs qui percevaient la perversité des manifestations organisées par le pouvoir dans le contexte d’émotion qui a suivi, mais sans parvenir à la formuler clairement. On y analyse la fausseté des postures adoptées par nos dirigeants ainsi que le vide des proclamations et slogans qui ont fait une quasi-unanimité dans ces jours-là. On revient enfin à l’historique du journal Charlie Hebdo en reconstituant l’impasse qui a consisté à s’étourdir dans une provocation de plus en plus débile et en montrant que ce parti-pris de provocation coûte que coûte fait plus les affaires du néocapitalisme que celles de quelque "liberté" que ce soit.
Près d’un an plus tard, cette analyse va se voir formellement confirmée par une étude étrangère montrant que la mobilisation panurgienne en faveur de la "Liberté" a, en fait, servi de prétexte à un recul significatif de la liberté d’expression dans notre pays. Puis, ce résultat, déjà paradoxal, se voit soudain aggravé par les attentats de novembre 2015 qui justifient un train de mesures toutes plus antidémocratiques les unes que les autres, rendues possibles par l’inconcevable immaturité politique qui, depuis une cinquantaine d’années, a gangrené notre société de consommation et dont l’irrésistible propagation signe la victoire par KO des forces du marché sur la démocratie.
(Un post-scriptum du 30/10/15 permet de réactualiser cet article mis en ligne depuis plus de 4 ans).
Quoique tout soit mis en oeuvre pour le faire oublier aux citoyens, la question de la solidarité nationale ou de la protection sociale dépasse largement le problème du "trou de la Sécu" sur lequel s’obnubilent les politiques activement relayés, en cette mystification comme en bien d’autres, par la majorité des médias.
Je n’aurais pas accepté de participer à l’émission s’il s’était agi de débattre à ce propos - car il dépasse largement ma compétence. Mais il n’est pas besoin d’avoir fait de longues études économiques pour comprendre que la viabilité d’un tel système repose entre autres sur un équilibre entre les recettes et les dépenses (quelles que soient les décisions politiques souhaitables pour assurer un tel équilibre) : or, sur la question même limitée des dépenses de santé, je crois pouvoir apporter dans le débat public quelques analyses classiquement occultées - et il sera intéressant d’interpréter aussi le pourquoi de cette occultation.
Reste que pour éviter tout risque de récupération, je tiens à introduire mon propos en soulignant que cette question des dépenses de santé n’est qu’une toute petite part d’un problème bien plus large : je me permets de renvoyer les lecteurs intéressés par un élargissement des perspectives au petit ouvrage de Julien Duval, Le mythe du "trou de la Sécu" (Paris, Raisons d’agir, 2008) : il leur en coûtera, au moins sur Amazon.fr, la modeste somme de 5,70 € pour, dans les limites d’un ouvrage qui s’est voulu très concis (135 pages), se débarrasser des principaux poncifs qui visent à décourager une appréhension citoyenne de la situation [2].
Pour des raisons circonstancielles qui n’échapperont pas aux plus attentifs, je me suis vu aujourd’hui invité à investiguer sur le temps de cuisson d’une dinde.
La réponse reproduite ci-dessous est tirée du deuxième site apparaissant sur Google après la requête "temps cuisson dinde". Elle me semble illustrer les effets désormais banals d’un enseignement plus préoccupé par l’orientation sexuelle (pardon : genrée) de nos Chers Petits et par leur maîtrise des jeux vidéos (via, le cas échéant, une tablette offerte par le Conseil Général) que par quelque apprentissage digne de ce nom.
Pour englober dans un même hommage tant les grands précurseurs que les plus valeureu-x/ses des nouv-eaux/elles militant(e)s, je propose de créer un prix "Meirieu-Belkacem".
J’ai le gagnant pour cette année (cf. ci-dessous).
En attendant le résultat du prochain concours, et pour m’en tenir à un strict respect de la laïcité, qu’il me soit permis de souhaiter à mes visiteurs une très joyeuse Faitte de la Daindde é du Kalecule manttale.
La presse (13/11/14) vient de rapporter la mort d’Alexander Grothendieck, présenté selon le star system de l’époque comme "le plus grand" génie mathématique du 20e siècle.
Je n’ai évidemment aucune autorité pour évaluer l’apport mathématique de Grothendieck, unanimement tenu pour considérable par ses pairs. Mais ayant rédigé, à l’usage de mes enfants, mes Mémoires voici presque dix ans (donc bien avant tout ce tapage médiatique), j’avais bizarrement éprouvé le besoin d’évoquer ma seule et fugitive rencontre avec lui (à la faculté des sciences de Rennes), que je date de la fin 1971 (ou, peut-être, du début de l’année suivante).
Cela pour prendre quelque distance avec le totalitarisme élogieux des médias à l’endroit des gens qui ont effectivement transcendé la norme dans un domaine donné [4].
On trouvera ci-après cet extrait de mes Mémoires (les notes sont contemporaines de la présente mise en ligne, donc postérieures au décès de Grothendieck).
Depuis que la série des Perles s’est imposée à l’automne 2009 en réaction à l’impressionnant délire d’une "pandémie" crédibilisée par tous les grands médias opérant la main dans la main avec tous les politiques - Mélenchon en tête, qui jugeait avec son habituelle fatuité qu’on aurait dû "faire d’abord la campagne et discuter ensuite" [6] , le même problème se repose à chaque début d’année : à quoi bon continuer ?
Quand, en médecine, on vous parle de "précaution", commencez par rechercher le cadavre de la prudence - et retrouvez les assassins... Cela dit, une réflexion médicale sur ce principe n’est pas forcément illégitime ; elle peut même aider à clarifier une notion souvent évoquée à tort et à travers.
fr Documents en français Lectures pour tous Société ?