Si j’en crois la presse de ce jour, la revue Prescrire, avec son habituelle humilité-typiquement-scientifique, prétend une fois encore jouer au Bon Dieu qui sépare les boucs (les mauvais médicaments) et les brebis (les bons médicaments). C’est l’occasion de ressortir cet article qui ne date pas d’hier (date de première mise en ligne : 17/02/2013), suggérant que pour tenir un discours cohérent (et, pourquoi pas, durable) sur le sujet, il faut sortir des modes, des Frachon, des Even et autres héros qui ont d’autant plus le suffrage des médias qu’ils ne remettent RIEN de fondamental en cause.
Déjà excessivement occupée par le risque thrombo-embolique des pilules de 3e/4e génération (et d’elles seulement...), la presse fait actuellement ses choux gras d’une nouvelle liste noire, publiée par la revue Prescrire, de médicaments censément "à éviter" - voire (soyons fous !) dont le retrait "s’imposerait".
Rappelons que voici quelques semaines, c’est via un livre que d’autres auteurs - pourtant pas particulièrement réputés pour leurs contributions en recherche clinique ou en pharmaco-épidémiologie [2] - s’autorisaient à clamer que 50% des médicaments ne servaient à rien (merveilleux hasard des comptes ronds : pourquoi par 40%, pourquoi pas 60%, ou 73,354% ?...).
Ayant déjà mon content d’ennemis dans les rangs de Big Pharma - et ailleurs -, j’évite autant que faire se peut d’attaquer frontalement les critiques du système. Mais n’ayant jamais caché mon souci relatif au risque de récupération, je crois utile d’attirer l’attention du public quant aux limites - et aux dangers - de l’exercice consistant à promouvoir de telles listes noires.