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Libérer la contestation ou conforter l’aliénation ?
RÉSUMÉ - On part d’un article du Monde diplomatique (mai 2016) analysant l’inefficacité des luttes sociales, et on montre que les mêmes causes peuvent expliquer l’inefficacité patente des protestations contre la criminalité médico-pharmaceutique. On reproche en revanche à cet article sa cécité relativement aux leurres du système capitaliste qu’il prétend combattre, alors qu’il s’en fait l’ardent propagateur : c’est un mécanisme parfaitement superposable à celui qui conduit les plus virulents critiques des lobbies sanitaires à promouvoir une médicalisation qui contribue à renforcer la puissance desdits lobbies.
Paru dans le numéro de mai 2016 du Monde diplomatique, un intéressant article de Pierre Rimbert (« Contester sans modération ») prolonge la perspective de ma précédente correspondance avec ce journal, tout en justifiant la place faite au Diplo dans un site comme le mien, dont l’orientation peut apparaître sans rapport évident.
Parti d’une réflexion sur l’inefficacité des luttes sociales depuis au moins 30 ans, l’auteur dénonce le parti-pris de modération qui a prévalu chez les militants de tous bords une fois effondré l’espoir du grand soir : « pour convaincre, pensait-on, il fallait se montrer raisonnable ». Or, c’est le type même de constat qui nourrit le point de vue critique de beaucoup d’analyses publiées sur mon site. Pour ne prendre, parmi bien d’autres, que cet exemple d’une brûlante actualité, il est certain que l’échec cinglant du REVAHB dans la judiciarisation de la vaccination contre l’hépatite B s’inscrit dans la logique du point de vue « raisonnable » auquel se sont farouchement cramponnés les responsables de l’association depuis le tout début : surtout, NE PAS passer pour des anti-vaccinalistes [1]. La démonstration s’étend à la plupart des associations de patients ou de victimes, prêtes à toutes les compromissions en vue de se faire accepter comme interlocuteurs crédibles par les autorités sanitaires, dans la logique d’une « démocratie sanitaire » conçue à seule fin d’embobiner les jobards.
Rimbert évoque ensuite le choix stratégique de la « légitimation savante », qui consiste à critiquer l’expertise à la botte censée justifier le pouvoir en lui opposant une contre-expertise. Là encore et comme amplement illustré sur le présent site, le domaine du médicament atteste les limites de cette stratégie, avec notamment les pseudo-lanceurs d’alerte noyés dans leurs propres conflits d’intérêts (dont le moindre n’est pas celui de faire parler d’eux coûte que coûte), ces experts auto-proclamés qui causent haut et fort de tout et n’importe quoi, ces responsables d’associations dont l’indignation d’inspiration plus ou moins hypocondriaque tient lieu de compétence…
Rappelant, non sans raison, le rôle du Monde Diplomatique dans l’essor de l’altermondialisme, Rimbert en vient à l’idée – qui est aussi un vœu – qu’on en arriverait aujourd’hui « à l’achèvement de ce cycle » et que les conditions seraient désormais réunies pour un renouveau de la critique radicale sous la houlette de militants enfin lassés « de ne demander que des miettes et de ne récolter que du vent » (bravo pour la formule).
Mais c’est précisément ici que le bât blesse, car force est de constater que le nouvel esprit du capitalisme s’est montré beaucoup plus intelligent que l’altermondialisme, en sapant les conditions d’une critique authentique, a fortiori d’une critique radicale, via l’invention de leurres à l’usage des nigauds et dont il est patent que le Diplo est l’un des promoteurs parmi bien d’autres aussi bornés.
Ainsi, qu’elle soit ou non militante, la « contre-expertise » exigerait un minimum de lucidité également « radicale » (qui fait regrettablement défaut au Diplo) quant à la dégradation des formations scolaire et universitaire laquelle, loin de se limiter à la seule précarité économique des étudiants ou à l’absence de débouchés (censément scandaleuse compte tenu de leur supposé investissement intellectuel…), tient désormais à un abominable décervelage rigoureusement planifié, avec des conséquences dramatiques à terme [2] qui sont loin d’être même pressenties par ceux qui se posent en pourfendeurs d’un système certes malfaisant, mais dont ils ne comprennent pas la dynamique : qu’il suffise, pour s’en convaincre, de voir à l’œuvre la vulnérabilité récurrente (pour ne pas dire : systématique) du Diplo aux experts les plus compromis, aux ratés aigris transfigurés en vertueux « lanceurs d’alerte », aux docteurs en sociologie armés d’une thèse indigente qui concrétise des années d’observation passées à ne rien voir et, bien pis encore, à ne rien comprendre [3]…
Abstraction faite de ces erreurs d’analyse qui relèvent d’une cécité parfaitement programmée par le système que le Diplo prétend combattre, que dire alors des valeurs promues par ce journal qui, elles, transcendent la critique puisque relevant d’un véritable catéchisme ? Ainsi de l’exigence d’égalité – « absolue » précise Rimbert sans rire – hommes-femmes, pourtant puissant outil de soumission à un ordre économique inique ? Ainsi des revendications féministes dont le résultat le moins contestable a été la promotion des formes les plus aliénantes « d’expertise » – médicale et éducative, en particulier – tant il est vrai que la lutte contre « le patriarcat » peut démasquer des oppressions bien plus perverses, pour le plus grand bonheur du capitalisme sauvage [4]. Ou encore du mariage pour tous posé comme pierre angulaire du progrès social (au même titre, si l’on en croit le Diplo, que le taux de couverture vaccinale…) – sans la moindre conscience de l’intérêt, pour le néocapitalisme, de convaincre ses nouveaux esclaves que, si elle se soucie comme d’une guigne de leur garantir un travail digne ou un salaire décent, la modernité leur offre, en compensation, la jouissance aussi régressive que bénigne d’une absence de limites de plus en plus démente.
Sur le point de conclure, Pierre Rimbert ne cache pas sa joie : enfin sortis de la torpeur où les plongeait le parti-pris de modération, les manifestants de la Nuit debout proclament désormais « cultivons l’impossible ».
On a déjà entendu quelque chose d’approchant voici bientôt 50 ans – pourtant à une époque où, n’en déplaise à Bourdieu, la majorité des gens (a fortiori les diplômés) savait lire et écrire, pour ne point parler de leur capacité d’appréhender la signification d’un discours ou d’organiser une argumentation.
Et on a vu le résultat. Le monde de la finance aussi, d’ailleurs.
Les promoteurs manipulés d’un système qui vise aussi indécemment à la décérébration des citoyens et à la fabrique du crétin, feraient donc bien de jeter leur catéchisme et de réfléchir – tout seuls, comme des grands – à la notion d’idiau hutil…
***
Je m’apprêtais à achever cet article à cet endroit quand je suis tombé sur une citation de Pierre Leroux – « l’inventeur du socialisme » – datée de 1838 mais fondée sur le souvenir des Canuts, dont la révolte (1831) fut, selon l’éditeur du recueil « le premier démenti infligé par la réalité à l’utopie libérale de pacification de la société par la main invisible du marché » (p. 25) [5]. En se souvenant du Lyon où il était venu enquêter peu avant la révolte, Leroux écrit : « l’immense majorité du peuple ne participe pas à la vie intellectuelle ; elle vit au hasard de la vie de brutes ». Mutatis mutandis et en interposant l’analyse de Pasolini (faisant de la consommation une garantie de déshumanisation sans précédent dans l’histoire), ne peut-on pas dire plus ou moins la même chose au spectacle des contemporains cloués à leur console et réduits à l’impuissance par le potentiel « multitâche » de leurs gadgets électroniques, ou encore à la lecture de ces messages absolument incompréhensibles dont regorgent les forums ? N’y a-t-il donc d’autres urgences, dans l’école française, que sensibiliser les élèves aux « stéréotypes de genre » [6] [7] ?
N’y a-t-il d’autres urgences, quand tout porte à croire que certains apprentissages fondamentaux ne peuvent se faire que dans un créneau chronologique limité, et que la lâcheté des adultes au regard de ces authentiques priorités expose désormais les jeunes à des carences neuro-comportementales probablement définitives – illustrées par les épidémies actuelles « d’autisme », « d’hyperactivité » et autres troubles censément neuro-psychiatriques – non moins imputables à la sauvagerie du système capitaliste que les ravages de la tuberculose, de la malnutrition, de la promiscuité et de l’alcoolisme tels que pouvaient les dénoncer des gens comme Leroux.
Nous sommes donc loin des déplorations convenues sur le fait que des « étudiants » avec un bac+n ne trouvent – au maximum – rien d’autre que des emplois précaires ou dégradés quand un minimum de courage pour remettre en place les pièces d’un puzzle affreux permettrait de comprendre que, de toute façon, nombre d’entre eux seraient bien incapables de faire mieux – à part, cela va de soi, choisir leur sexe, sous les applaudissements des rédacteurs du Monde diplomatique et autres somnambules.
PS du 09/05/15
Entre hier soir tard, où j’ai posté cet article, et ce matin, au moins trois nouvelles, recueillies sans le moindre souci d’exhaustivité, viennent conforter par l’exemple que l’état réel du monde est aux antipodes des valeurs proclamées comme allant de soi par le catéchisme progressiste.
- Aux USA, une femme a semé tout un pataquès dans un avion pour avoir paniqué devant les formules mathématiques écrites par un de ses voisins, universitaire en plein travail, qu’elle a prises pour des codes à visée terroriste (Le Monde, 08/05/16) : elle a le droit de ne pas avoir la bosse des math, mais on peut penser qu’à une époque si fière de ses réalisations technologiques, une élémentaire culture scolaire - pourvu qu’elle soit effective - aurait pu lui éviter la confusion.
- En France, trois quarts des jeunes seraient "prêts à tout" pour réussir professionnellement, notamment, pour une partie d’entre eux, "à coucher" (Le Point, 09/05/16) : transmis à Vincent Peillon qui proclamait voici encore peu vouloir "arracher l’élève à tous les déterminismes", sachant qu’une formation réelle solide est un moyen plus éprouvé que "l’ABCD de l’égalité" pour prévenir les jeunes contre la prostitution.
- Toute la presse française bruit ce matin des méfaits de ce vice-président de l’Assemblée, mis en cause pour une tendance apparemment assez compulsive au harcèlement sexuel quoique appartenant à un parti (EELV) [8] qui ne le cède en rien au Diplo pour son engagement en faveur de "l’égalité" hommes-femmes (et qui, comme par hasard, a aussi réservé une place éminente au grand Philippe Meirieu qui n’est pas pour rien dans les problèmes éducatifs dont on parle ici)... Outre la contradiction morale qui va de soi, que cette affaire (d’ampleur quasi industrielle, apparemment) traîne depuis plus de 20 ans sans avoir jamais suscité de résistance organisée au moins chez les (nombreuses) victimes [9] dit assez le contraste entre la réalité et un catéchisme de "valeurs" qui prétend s’imposer comme le nouveau sacré de l’époque... À la différence de ses ex-amis d’hier (voire de ce matin) qui tapent désormais sur lui avec cette unanimité suspecte bien caractéristique de l’époque, je ne suis pas certain que l’intéressé soit un hypocrite. Dans une société où l’on peut infliger aux enfants une "école" qui affiche haut et fort son refus d’enseigner, il doit être possible de concevoir qu’une femme - surtout si elle a atteint l’idéal désincarné de l’égalité "absolue" - puisse avoir le droit d’être pelotée à l’insu de son plein gré : "la guerre, c’est la paix ; la liberté, c’est l’esclavage" [10].
La confusion intellectuelle et axiologique permettant une telle béance entre les proclamations des opposants au système et la réalité du même système, ça fait les affaires de qui, au fait [11] ?
PS du 04/06/16
Avec l’aveu stupéfiant d’un "libertinage incompris" (France 24, 01/06/16), la réalité de Denis Baupin a largement dépassé la fiction des excès rhétoriques que mes détracteurs aiment à me reprocher ("le droit d’être pelotée à l’insu de son plein gré"...). En un claquement de doigts (ou de langue...), l’ex-vice-président de l’Assemblée nationale a inventé l’argument qui, faisant complètement fi de la problématique pourtant centrale du consentement, devrait permettre d’exonérer à peu près n’importe quel crime sexuel : "c’est pas qu’elle a été violée, c’est juste qu’elle n’a pas compris..." [12].
La bêtise crasse du propos doit s’interpréter comme émanant d’un responsable historique d’un parti qui s’est toujours présenté comme à la pointe du combat pour "l’émancipation sexuelle" [13]. Pour autant que la question du consentement soit en jeu, on rappellera qu’EELV avait déjà son titre de gloire grâce aux rodomontades pédophiles, jamais sanctionnées (ni même stigmatisées), d’un autre de ses responsables - et non des moindres... Si les écolos ont toujours eu du mal à s’entendre sur un programme politique crédible, il leur est clairement plus facile de se retrouver sur les valeurs : les leurs, évidemment...
[1] Sans la moindre conscience du fait que la notion "d’anti-vaccinaliste" est un référent gluant, vide de signification, imposé par le système responsable de leur malheur, qui impose comme allant de soi que, pharmacologiquement ou thérapeutiquement, LES innombrables vaccins disponibles (ou retirés...) feraient un tout homogène, justiciable d’une évaluation globale en tout ou rien.
[2] On devine déjà ces conséquences dans l’impressionnante dégradation du débat politique qui rend compte de la progression du FN, dont les contraintes de la mondialisation (there is no alternative) ne sont pas la cause première, et dont une illustration parmi les plus saisissantes est venue des lamentables débats qui ont opposé, lors des dernières régionales, Marine et Marion Le Pen à Xavier Bertrand et Christian Estrosi, respectivement. Pour une fois où il leur était impossible de s’abriter derrière le coup du mépris compte tenu des enjeux immédiats, on a pu constater que les deux représentants de la politique « honorable » étaient intellectuellement aussi nuls que leurs adversaires d’extrême-droite. On m’objectera que, compte tenu de leur âge, Bertrand et Estrosi ont grandi dans un système scolaire nettement moins dégradé que celui d’aujourd’hui : mais, outre que la dégradation dont je parle commence dès les années soixante (avec la réforme des « math modernes » et l’introduction de la méthode (semi-)globale pour apprendre à lire), le discours des politiques inclut désormais dans sa cible les millions de gens qui n’ont sérieusement appris ni à lire, ni à compter, ni à raisonner, ni à argumenter : rien de très stimulant intellectuellement, par conséquent.
[3] Dans cette critique du Diplo, je me concentre évidemment sur les thèmes sur lesquels je pense avoir un minimum de crédibilité : mais il suffit d’une culture générale minimale pour pressentir que les failles dans la crédibilité de ce journal ne se limitent pas aux seules problématiques médico-pharmaceutiques.
[4] Voici quelque vingt ans, dans son livre posthume (Les femmes et la vie ordinaire), Christopher Lasch documentait « l’alliance des femmes et des médecins, et l’ironie du résultat », en remarquant que loin de s’être libérées, les femmes étaient tombées « dans une nouvelle forme de dépendance ». Dans mon dernier ouvrage, on trouvera des développements plus récents, mais convergents, sur la sujétion des femmes à une médecine qui s’est pourtant constituée sur une haine farouche du féminin.
[5] Anthologie de Pierre Leroux, inventeur du socialisme. Présentation de Bruno Viard, Le Bord de l’Eau éditions, 2007.
[6] Sachant qu’il ne doit pas y en avoir un sur dix capable désormais d’orthographier correctement le mot « stéréotype » : n’importe, ça fait genre de se conforter dans son solipsisme discursif en brutalisant la syntaxe…
[7] Voici quelque temps, on m’a parlé d’une école française d’ingénieurs où le personnel enseignant s’étonnait qu’en mathématiques, les étudiants issus d’Afrique noire surpassent largement ceux d’ici, malgré une sophistication bien moindre du système scolaire où ils avaient été formés. Après enquête, il est apparu que cette supériorité africaine sur les autochtones venait du fait que, dans grande tradition post-coloniale, les premiers avaient récupéré les anciens manuels scolaires édités en France mais qui n’ont plus l’heur de correspondre aux exigences de Meirieu et de ses disciples : il est certain que, tout particulièrement en mathématiques, la crainte « d’humilier » les élèves en adoptant une position de « sachant » n’est pas la méthode la mieux éprouvée pour les faire avancer (qu’il suffise d’observer l’évolution effarante des sujets de bac au cours des années)… Voici cinquante ans, quel commerçant recrutant un gamin doté du certificat d’études aurait eu l’idée de vérifier s’il savait rendre la monnaie ? C’est aujourd’hui une question cruciale lorsque l’on confie un job d’été à un étudiant en classe d’ingénieur. C’est à des détails comme ça que, n’en déplaise à nos "experts" en pédagogie, on peut se passer d’études PISA pour apprécier l’évolution « du niveau »… Que dire, également, de l’expérience pluriquotidienne que l’on peut faire de l’incapacité croissante des jeunes à saisir et à mémoriser l’intégralité d’un message pourtant simple : "une baguette bien cuite, SVP", "le ticket de caisse avec une fiche, SVP, etc. C’est d’autre part un test assez facile à reproduire que de donner des consignes même simples à un jeune collègue, d’attendre qu’il ait acquiescé et de lui demander gentiment : "peux-tu répéter ce que je viens de te demander ?..." Toutes situations attestant la fréquence et la sévérité des troubles neuro-cognitifs (mémoire et concentration) qui affectent de plus en plus des gens passés par un système scolaire rendu incomparable grâce à l’inventivité des IUFM...
[8] Un dirigeant historique qui assume fièrement son passé de pédophile et une ex-présidente qui a censuré tout débat sur le harcèlement sexuel au seul motif que le perpétrateur était son mari sont des indicateurs intéressants quant à la crédibilité des valeurs contemporaines dont EELV s’est toujours posé l’intransigeant défenseur...
[9] À l’heure où j’écris, aucune d’elles n’a encore osé porter plainte...
[10] Sous un horizon d’attente qui disqualifie par principe toute transcendance et où l’exigence psychanalytique d’introspection a laissé place au goût pour les calembours douteux, le risque majeur pour les prédicateurs de la modernité c’est de se voir brusquement forcés à brûler ce qu’ils ont adoré, comme illustré par la question de la pédophilie, naguère (i.e. voici 30 à 40 ans) promue au titre de la "libération", aujourd’hui tenue pour la dernière incarnation du Mal... Si l’on a suivie depuis le début (et sans même revenir sur une certaine pétition du Monde datée du 26/01/77), la détention d’images de David Hamilton - photographe culte des bobos première génération - devrait désormais conduire sans ménagement au trou, au titre de la lutte contre la pédo-pornographie...
[11] Certes, il n’est pas certain que les valeurs cléricales d’autrefois aient été plus en phase avec les pratiques de ceux qui s’en prévalaient. Mais la différence tient à ceci : autrefois, les valeurs qui fondaient le système étaient promues seulement par ses défenseurs, alors qu’aujourd’hui, elles font l’unanimité jusque chez ceux qui se présentent en opposants...
[12] Le commentaire d’une des accusatrices de Baupin (L’Obs, 13/09/16) sonne comme la confirmation éclatante de ce que j’avais écrit trois mois auparavant : "Le sujet du libertinage c’est une façon de renvoyer aux femmes une image d’elles négative, sur le thème ’tu n’es pas assez intelligente pour comprendre ce que je veux faire’..."
[13] Venant d’un responsable politique de premier plan, cette bêtise crasse doit également s’interpréter comme indicateur du niveau intellectuel qui prévaut désormais en pareil milieu.
Marc Girard
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