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« There is no alternative » : les déconneurs du journal Le Monde au soutien d’un gouvernement incapable
RÉSUMÉ - On s’intéresse ici à un nouveau « décodage » du journal Le Monde, consacré aux problèmes d’enneigement qui ont récemment paralysé le territoire français. Sur la base de cette thématique, choisie justement parce qu’elle n’a rien à voir avec les questions de santé habituellement abordées sur le présent site, on s’attache à reconstituer les invariants d’une rhétorique de mystification qu’on avait déjà vue à l’œuvre à propos des obligations vaccinales : inculture, incohérences et illogisme, incompétence, mauvaise foi et occultation des « faits » sous couvert de les éclairer, refus du moindre débat. On constate que cette pratique de « décodage » confiée au premier pigiste venu correspond à une régression par comparaison avec le recours déjà fort contestable à de supposés « experts ». On conclut en s’interrogeant sur les commanditaires réels de contributions journalistiques aussi indigentes.
Table des matières
- Introduction : évaluer une crédibilité
- Questions de forme
- Questions de fond
- Questions occultées
- La morale de l’histoire
- Conclusion : "Venons-en aux faits"
Introduction : évaluer une crédibilité
Mes lecteurs le savent bien : je déteste les faux experts qui parlent, et publiquement, de ce qu’ils ne connaissent manifestement pas. Ce, d’autant plus qu’il est parfaitement possible de critiquer un discours dominant portant sur un sujet qu’on ne maîtrise pas, mais sans se ridiculiser (ni insulter l’intelligence de ses interlocuteurs, ni décrédibiliser une cause par le ridicule de son incompétence) : cette capacité de critiquer à bon escient est même un prérequis de la citoyenneté, et c’est à cet exercice civique que visent mes « critères de crédibilité intrinsèque ».
Nouvelle démonstration par l’exemple : quoique ne prétendant à aucune compétence ni en météorologie, ni en travaux publics, je me propose, dans les lignes qui suivent, de critiquer (entendez : de ridiculiser) l’analyse faite par les déconneurs du Monde des problèmes qui se sont posés en France lors des récentes chutes de neige, sous un titre qui, à lui seul, transpire une modestie imprégnée d’un doute cartésien radical : « Déneigement : pourquoi comparer l’Île-de-France et le Québec n’a pas de sens » (Le Monde, 08/02/18). Je proposerai, ensuite, une interprétation politique de cette pseudo-analyse en rappelant que c’est dans la même rubrique (« Les décodeurs »), avec le même talent et la même imperturbabilité, que le même journal s’est lancé dans le soutien à la politique vaccinale de Madame Buzyn : critères de crédibilité intrinsèque, qu’on disait…
Questions de forme
Comme d’habitude, je commencerai par m’interroger sur les titres et travaux permettant à l’auteur de cet article consacré au déneigement de se poser, et avec tant de suffisance, en référence sur ce sujet. Comme la fois précédente, je n’ai pas réussi à les trouver.
En furetant sur le Net, on trouve facilement des contributions de l’intéressé, mais dont la dispersion est plutôt évocatrice d’amateurisme : on pressent qu’après des études probablement banales (cf. plus bas), le gars a dû errer comme pigiste par-ci par-là, mais on n’a rien de plus consistant à se mettre sous la dent – ce qui est tout de même ennuyeux compte tenu du prestige au moins historique dont a hérité le journal fondé par H. Beuve-Méry [1].
Cet inventaire infructueux de ce qui pourrait légitimer le recrutement d’un journaliste contraste avec l’arrogance de l’article, parfaitement perceptible dès le titre. Ce n’est pas que les critiques – pourtant nombreux – de l’action gouvernementale puissent avoir méconnu la complexité d’un sujet technique (et à laquelle le journaliste se proposerait de les initier), ce n’est pas qu’ils aient pu forcer le trait sous l’effet de l’indignation, voire de leur préjudice (combien de jours de galère, voire de chômage forcé ?) : c’est tout simplement que leur discours « n’a pas de sens » – et toc ! S’il avait fait des études un peu plus poussées, le décodeur du Monde aurait peut-être appris que le meilleur moyen d’enseigner n’est pas de s’adresser à son auditoire en proclamant d’emblée : « d’abord, vous êtes tous des cons »… On a la pédagogie qu’on peut…
De plus, qui dit « décodage » présuppose un décryptage rendu possible par une compétence rare, supposée échapper au « blaireau de base » [2]. La portée de ma question introductive (« quels titres et travaux ? ») s’en renforce d’autant : qu’a donc fait notre déconneur du jour pour se poser aussi ostensiblement en haruspice, en détenteur privilégié d’un savoir qui échapperait ainsi au plus grand nombre ?
Poser la question, c’est y répondre : « Les Décodeurs » du Monde sont d’abord des faussaires : Cicéron déclarait ne pas concevoir que deux haruspices pussent se rencontrer sans rire [3]. Ainsi, cette prétention à « décoder », à comprendre mieux que les autres, mais sans qu’on sache au nom de quelle supériorité, nous renvoie à des âges nettement préscientifiques [4]. On notera que la même pose de celui qui sait est centrale dans la rhétorique des vaccinateurs : ce n’est pas qu’il pût exister des raisons sérieuses pour s’interroger sur la compétence scientifique ou l’honnêteté des autorités sanitaires, c’est que les gens n’ont pas compris. La violence objective du propos – vous êtes juste des cons – se voit fallacieusement amortie par une apparence d’autocritique : « je vous ai mal expliqué » – et il suffit de relire les contributions de Touraine, de Buzyn, de Hurel ou de Fischer pour voir comment ça fonctionne. Car le piège – d’autant plus flagrant qu’il s’est mis en place sous couvert d’une « consultation » (dont j’avais d’emblée dénoncé la fausseté) – consiste à entretenir l’illusion du débat alors que la décision a déjà été arrêtée [5].
On classera également dans les questions de forme l’incohérence entre le propos prêté au ministre de l’intérieur (qui ne doit pas lire les Décodeurs), lequel soutient qu’au Canada, « quand il tombe 60 cm de neige, tout le monde roule », en peu contestable contradiction avec l’assertion de notre déconneur de service que dans ce pays, les fortes chutes de neige « provoquent des bouchons, des camions en portefeuille sur les autoroutes, et parfois même des carambolages ». De toute façon, si personne ne songe à contester que la neige recèle toujours un potentiel d’accident (sauf, peut-être, au Sahara), il faut quelque impertinence pour comparer les accidents qui peuvent survenir ponctuellement « quand il tombe 60 cm de neige » et le blocage de la circulation aussi durable que répétitif et généralisé après la chute de quelques flocons [6]…
Questions de fond
Dans ce « décodage » destiné à désembourber le blaireau de base de sa crasse intellectuelle native, on apprend que la ville de Paris achète tous les ans 6000 tonnes de sel, alors que Montréal en aurait consommé 152 000. On est contents pour les marchands de sel outre-Atlantique, mais outre qu’on ne sache pas que Paris résume à lui seul « l’Île-de-France » évoquée dans le titre de l’article [7], les données fournies par notre décodeur n’ont strictement aucune signification si elles ne sont pas assorties d’une évaluation comparée tant du volume des précipitations que de la surface des routes à dégager dans les deux régions.
Inversement, on reste dans l’attente d’une autre évaluation comparée entre le budget du déneigement au Québec (650 millions d’euros, nous dit-on) et celui qui lui est consacré en Île-de-France au motif doublement débile que la municipalité de Paris (qui n’est pas l’Île-de-France) n’est pas « en mesure de quantifier le coût des saleuses et déneigeuses, car les véhicules ne sont pas renouvelés tous les ans » (c’est moi qui souligne) : si, à Paris, il faut renouveler les véhicules pour avoir une idée du coût de leur fonctionnement, pas étonnant que la gestion d’Hidalgo soit si âprement critiquée…
Cette consternante incapacité de fournir la moindre donnée quantitative tant soit peu exploitable n’empêche pas notre imperturbable déconneur de produire un beau diagramme supposé permettre de comparer les chutes de neige là-bas et ici, agrémenté d’une légende spécifiant que ce schéma a été remplacé lors d’une mise à jour « pour plus de visibilité » : ce gain de « visibilité » n’empêche pas le diagramme « mis à jour » d’être illisible, puisqu’il utilise deux couleurs qui ne sont pas légendées [8].
Questions occultées
C’est encore au ministre de l’Intérieur qu’on doit ce qui semble être la clé du problème que notre déconneur soit n’a pas compris, soit s’attache à dissimuler : pour faire face en toute quiétude à ce genre d’épisode neigeux, « il faudrait acheter beaucoup de matériel qu’on utilise une fois tous les trois ans » – dixit.
Nous y voilà…
« Venons-en aux faits », comme le proclame hautement la devise des Décodeurs du Monde. Totalement ignorés par l’article, les faits en question relèvent de trois ordres.
Capacité de prévision et processus décisionnel – À partir de quel niveau d’alerte décide-t-on d’employer le matériel existant et de distribuer aux habitants l’information pertinente ? La mise en œuvre trop tardive de mesures simples (salage, fléchage et ouverture de voies de dégagement avant la formation d’embouteillages…) peut rendre compte d’un blocage bien plus infranchissable qu’une modeste chute de neige.
Gestion de l’existant – Il est perfide de faire accroire aux gens qui n’ont jamais eu l’occasion de réfléchir au problème qu’une politique efficace de déneigement passerait nécessairement par l’acquisition d’un matériel dédié, hors de prix et voué à rester inutilisé l’essentiel du temps. Des godets ou des saleuses sont des accessoires, faciles à monter sur des tracteurs ou des engins non spécifiques, éventuellement réutilisables dans d’autres contextes. Mieux : l’essentiel des travaux agricoles étant généralement suspendu en période d’hiver (surtout en cas d’enneigement), utiliser des tracteurs, des pelleteuses ou des camions adéquatement équipés pour déneiger permet au contraire d’optimiser la gestion d’un matériel qui resterait sinon immobilisé lors des intempéries… C’est le type même d’information que le brillant journaliste du Monde aurait immanquablement obtenues s’il avait pris la peine de faire la moindre enquête avant de rédiger son torche-cul, voire s’il avait simplement eu l’idée d’ouvrir les yeux [9] : c’est également le type d’information auxquelles le blaireau de base ne pense pas forcément (surtout s’il habite la Côte d’Azur) et qu’on est donc en droit d’attendre d’un journal… d’information.
Allocation de ressources – À supposer que l’optimisation des ressources ait un coût, hiérarchiser les dépenses en fonction du but cherché est précisément la responsabilité du personnel politique ; à supposer, donc, que pour faire mieux que le lamentable plantage de ces derniers jours, il eût fallu acheter du matériel, le coût de l’investissement devrait être mis en rapport avec le coût, évidemment énorme, du blocage généralisé d’activité économique auquel on a assisté (on parle ici du coût financier, et on passe sur le coût humain : les caissières, les femmes de ménage, les « auxiliaires de vie », etc. ne seront certainement pas indemnisées des jours où elles n’ont pas pu travailler). Comme, évidemment, on a ici présentes à l’esprit d’autres questions que la libre circulation sur les routes, on ne manquera pas de s’étonner de voir nos gouvernants hypertrophier jusqu’à l’indécence le coût de mesures pourtant élémentaires à seule fin de se défausser de ne pas les avoir prises, tout en minimisant – cette fois jusqu’à l’odieux et avec la honteuse connivence de la Cour des comptes – le coût des mesures criminelles concernant l’élargissement des obligations vaccinales. À ma connaissance, personne ne s’est retrouvé le cul par terre d’entendre les éminents – et idéologiquement neutres – auditeurs de nos dépenses publiques estimer à 12 millions d’euros pour une année le coût de la rage vaccinale qui s’est emparée de Madame Buzyn : soit, si je compte bien, à environ un euro par vaccination obligatoire, sachant déjà que certaines impliquent, à elles seules, trois consultations chez le médecin (ça ne fait pas cher de la consultation, surtout si c’est chez un spécialiste…). À quand un décodage du Monde intitulé : « Cour des comptes : halte au foutage de gueule » ?
La morale de l’histoire
Que mes fidèles se rassurent : j’ai l’immodeste illusion d’être plus utile à mes contemporains comme spécialiste du médicament que comme conseil en travaux publics ou comme expert en déneigement, et il n’est pas dans mes intentions de changer de voie. Mais outre qu’il s’agissait, une fois encore, de montrer par l’exemple qu’il n’est nul besoin d’expertise pour exercer ses prérogatives de citoyen, la question posée aujourd’hui renvoie bien à une réflexion éminemment politique : alors que, abandonnant l’autorité de l’État à la disposition des pires prédateurs, le pouvoir en place nous annonce sans la moindre honte son intention de mettre en œuvre des mesures inédites de flicage et de contrainte jusqu’au plus intime des familles, il exhibe sans plus de pudeur sa désespérante impuissance à remplir l’une de ses responsabilités les moins contestables : garantir et sécuriser la libre circulation de tous sur tout le territoire du pays…
Il faut une certaine canaillerie pour faire tout un foin parce que, une fois par an, un individu – parfois en phase terminale de cancer – est décédé d’une rougeole, tout en forçant des bébés ou des vieillards à passer une nuit glaciale au bord de la route : en contraste avec l’hystérie qui consiste à monter en épingle le moindre décès (voire la moindre hospitalisation) peut-être [10] dû à une maladie infectieuse, je n’ai pas eu le moindre écho du nombre de victimes liées à ces nuits de galère, alors que ça m’étonnerait énormément qu’il n’y en ait eu aucune (laisser allumé le moteur pour profiter du chauffage de sa voiture à l’arrêt est un excellent moyen – bien connu des assureurs, mais regrettablement ignoré de la plupart des gens – pour mourir d’asphyxie).
Il serait trop facile d’imputer à l’incompétence de son auteur cette contribution pire qu’indigente consacrée au déneigement et parue dans Le Monde au titre d’un « décodage » : car si celle-ci est vide de la moindre information pertinente, elle n’est pas dénuée d’intentions. Égaré par des considérations vagues dont l’incohérence le dispute au ridicule (même si elles laissent quand même transparaître une consternante gabegie – via, par exemple, l’aveu ingénu que la mairie de Paris est dans l’incapacité de quantifier le coût de son parc matériel), le lecteur ne pourra que retenir le premier sous-titre – « À Paris, un budget déjà important pour un risque faible » – alors que, comme on s’est attaché à le démontrer, il ne lui aura été fourni aucune information pertinente – aucun « fait » – ni sur le budget en question, ni sur le risque [11]. On en déduit forcément que l’objectif d’une telle propagande, c’est d’occulter l’incompétence – ou la mauvaise foi – des décideurs : on ne retombe pas loin de ce qui découlait déjà de la façon parfaitement imbécile dont les déconneurs du Monde ont constamment rendu compte de la politique vaccinale du gouvernement.
Comme annoncé dès le titre du présent article [12], il s’agit bien d’accréditer, même contre l’évidence de ces jours derniers, qu’il n’y a pas d’autre option que la politique adoptée par nos gouvernants : ceux qui se sont étonnés, récemment, de me voir déplorer « la dépolitisation » du débat voient peut-être mieux, désormais, où je voulais en venir… On n’a même plus besoin de supposés « experts » puisqu’on peut faire désormais avec des bouffons déguisés en mages pince-sans-rire et, que de toute façon, il n’y a rien à changer : la République en marche, c’est maintenant…
Conclusion : « Venons-en aux faits »
À la différence des précédentes contributions du Monde consacrées aux obligations vaccinales où, dans les limites de leur intelligence, les auteurs avaient glané par-ci par-là quelques informations en forme de poudre aux yeux, il est évident que notre déconneur du jour n’a strictement rien fait pour essayer d’apercevoir ne serait-ce qu’un minimum des problèmes posés par le déneigement : tout laisse penser qu’il s’est contenté de répondre à une commande sur un sujet qui l’indifférait au plus haut point. D’où la question : commande DE QUI ?
J’ai gardé pour la route (si elle est encore praticable...) une définition du terme « décoder » donnée par Le Grand Robert :
Analyser le contenu de (un message) selon le code partagé par l’émetteur et le récepteur.
Avec les pseudo-décodeurs du Monde, il est facile de voir qui sont « les récepteurs » : des ratés prêts à tout pour se refaire une santé, des plumitifs aux abois, des séniles précoces mais qui garderont toute leur vie la marque du pot sur les fesses. Beaucoup moins insignifiante est la question de savoir QUI sont les émetteurs…
[1] À dire vrai, les titres et travaux supposés légitimer les recrutements journalistiques du Monde sont une question qui s’est posée depuis fort longtemps, au moins pour les rubriques médicales. Elle n’est pas sans rapport avec l’état de la presse dans notre pays, et pas non plus sans rapport avec le délabrement d’un quotidien jadis prestigieux.
[2] Je rappelle que cette notion de blaireau de base est née dans les salles de rédaction : elle est parfaitement typique du journalisme français, et la contribution consacrée au déneigement n’est qu’une illustration parmi bien d’autres d’une arrogance qui semble caractéristique. Voici bien longtemps, avant la généralisation d’Internet, un de mes collègues britanniques avait attiré mon attention sur la place traditionnellement laissée au « courrier des lecteurs » dans la presse de son pays, par contraste avec le nôtre où l’on estime qu’il n’y a aucune raison de laisser un peu de parole aux blaireaux qui font vivre le journal.
[3] Les « décodeurs » du Monde doivent avoir d’autres références que Cicéron : mais lesquelles, déjà ?
[4] On remarquera en passant que la prétention à « décoder » appliquée aux signes ou aux symptômes des maladies – moyennant un infâme brouet conceptuel mêlant le fascinant jargon des sciences les plus théoriques (la physique quantique…) et des associations d’idées que n’auraient pas renié les sorcières de jadis – est aussi celle des anti-vaccinalistes et des promoteurs des médecines « douces/ alternatives » : convergence objective qui n’est certainement pas un hasard…
[5] On notera aussi que cette propension à relancer « la consultation » (et, par-là, à entretenir le mythe d’un débat démocratique) tant que le résultat attendu n’a pas été obtenu est un procédé dont l’Europe nous a donné d’autres illustrations. Convergence qui ne saurait, non plus, relever du hasard…
[6] J’ai souvenir de ma honte lorsque en 2013 – un dimanche pourtant – j’avais jugé préférable d’annuler l’invitation d’un collègue québécois à l’idée des embouteillages que j’allais immanquablement rencontrer pour aller le retrouver à Paris, dans des conditions météo encore plus bénignes que celles de ces derniers jours.
[7] Pas plus que Montréal ne semble résumer le Québec…
[8] On finit par se dire que ceux qui échouent dans une école de journalisme pour devenir pigistes ensuite ne devaient pas être dans les plus brillants en sciences, qu’il s’agisse des mathématiques, de la physique ou des SVT…
[9] Il suffit de franchir la frontière pour aller voir comment font les Suisses.
[10] La presse a récemment fait ses gros titres sur la grippe supposée avoir « tué » une enfant de trois ans : il fallait lire l’article avec attention pour apprendre – venons-en aux faits… – que des analyses étaient toujours en cours « pour déterminer avec précision les causes du décès » (20 Minutes, 31/01/18). Depuis, silence radio : faut-il en inférer qu’on aurait identifié, cette fois « avec précision », une cause de décès qui n’aurait rien à voir avec la grippe ?...
[11] Surtout à notre époque d’usurpation scientiste, c’est un mode opératoire très prisé des faussaires que d’endormir la vigilance des gens en leur balançant de façon assertive une palanquée de chiffres et de schémas manifestement non maîtrisés, voire carrément faux, mais que les lecteurs ne prennent pas la peine de vérifier par manque de temps, ou par manque de compétence, ou par dévotion obsolète à l’égard de « ce qui est écrit dans le journal ». Cette hypnotisation par les chiffres permet ensuite de lâcher un ou deux messages grossièrement fallacieux, mais qui fixeront l’essentiel destiné à rester dans les mémoires : le torche-cul du Monde consacré (si on peut dire) au Québec est parfaitement illustratif de cette rhétorique destinée à tromper.
[12] « Il n’y a pas d’autre choix » : citation culte de Madame Thatcher pour justifier sa politique libérale.
Marc Girard
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