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Quoique n’ayant jamais caché mes options politiques, mais soucieux néanmoins de mettre les points sur les i à l’usage de ceux qui ne veulent pas voir la dérive de notre société (pour parler comme Castoriadis) depuis les dernières décennies –, je n’ai pas abordé frontalement la question des élections présidentielles, dont le deuxième tour se prépare à l’heure où s’écrivent ces lignes (mi-avril 2022).
Dans le sac de nœuds qu’on appelle « campagne », le point de départ de ma réflexion pourrait être un événement raisonnablement local, à savoir l’e-mail adressé comme « indispensable » à tous les étudiants inscrits par la Présidente de l’Université pour leur enjoindre de ne pas voter Le Pen – càd, dans une élection à deux candidats – pour leur donner l’ordre les inciter à voter Macron.
Eu égard à l’obligation de neutralité qui s’impose aux enseignants, la chose est tellement inconcevable qu’on ne sait pas par quel bout la prendre.
Il me semble que même avant d’intégrer l’Université, les lycéens que nous étions, prompts à descendre dans la rue pour un oui ou pour un non (on était en post-68), eussent rigolé à gorge déployé si on les avait endoctrinés avec quoi que ce soit « d’indispensable ». J’imagine les slogans : indispensable-impensable, Macron président du Le Pen club…
Dans cette élection minable qui n’est qu’une resucée de celle qui avait vu le triomphe de Chirac au motif de faire barrage à l’extrême droite, le tour de force des médias aura été d’accréditer qu’il y a choix alors qu’à l’évidence, les jeux sont faits : ce sera Le Pen ou Macron, Macron ou Le Pen, bref : exactement la même chose. Cette illusion d’un choix démocratique contamine jusqu’à la sélection des journalistes qui mèneront le débat : Léa Salamé épouse de Raphaël Glucksmann (dont l’arrogance bête et l’étroitesse de vues sautent aux yeux) et Gilles Bouleau, interviewer de Poutine en collaboration avec JP Elkabach (dont la liberté d’esprit avait été ridiculisée, en son temps, par Georges Marchais…).
On finit par se dire que la seule issue serait un taux d’abstentions encore plus élevé que celui du premier tour, mais c’est un autre vice de l’époque qu’en parfaits Palotins, les couillons qui prendront la peine de se déplacer en clamant que les dés sont pipés sont persuadés que « chaque voix compte » – dont la leur, évidemment
Et, vu qu’à l’Université de Nantes comme ailleurs dans l’Université, les meilleurs de nos étudiants ne savent plus compter, même sur leurs doigts…
Heureusement : il nous reste la théorie des genres et l’écriture inclusive…
Votez LeCron ou MaPen !…