Rougeole : l’OMS dans la splendeur de son incompétence

Des lecteurs me recommandent de remettre dans le fil de l’actualité cet article initialement mis en ligne en mai 2014. C’est vrai qu’à la différence des “experts” de l’OMS (ou de Macron: ce sont souvent les mêmes… Comme dit quelqu’un dans Astérix, “bis repetita”…

La révoltante propagande des autorités sanitaires (parfaitement relayée par les médias) m’a conduit à ajouter deux post-scriptum (datés respectivement du 17/03/2018 et du 20/03/2018) à cet article initialement mis en ligne le 04/05/2014.

Le samedi 26/04/14, pour finir (en beauté…) cette “semaine de la vaccination” qui nous a permis d’entendre tant de bêtises effrontées de nos meilleurs-experts1, avec la complaisance ignoble de la presse à la botte2 et la complicité visqueuse de nos meilleurs-pervers du Parlement, j’ai brièvement participé au “Grand Journal” (Le 64 – Le monde en français) de 18h sur TV5Monde. Mon interlocuteur était JM Okwo-Bele, responsable de la division vaccins de l’OMS, retenu à Genève (d’où il intervenait en duplex) par ses responsabilités qu’on imagine éminentes à ce niveau : du lourd, par conséquent.

Pour l’instant disponible en ligne, cet échange, malgré (ou à cause de) sa brièveté (une douzaine de minutes), est extraordinairement éloquent – comme illustré par les commentaires du forum ouvert sur le site de la station (confirmés par les réactions inhabituellement nombreuses qui me sont parvenues).


Tellement éloquent que j’aurais pu en indiquer l’accès sur mon site, sans le moindre commentaire additionnel, conformément à ce qu’a été mon choix initial dans les jours qui ont suivi l’émission.

À la réflexion, toutefois, je me suis dit que la posture de mon contradicteur était tellement caricaturale qu’elle appelait un minimum de caractérisation : c’est une chose de penser “quel con!”, c’en est une autre que de justifier par des données objectives une réaction aussi réflexe.

Démonstration par l’exemple.

  • J’ai déjà eu plusieurs occasions (entre autres: ICI et ) de démonter preuves en mains le mensonge qui attribue à la vaccination la réduction de la rougeole à une simple “maladie bénigne de l’enfance” (du moins dans nos contrées). Anticipant – on se demande bien pourquoi – la mauvaise foi classique en pareille matière, j’avais cette fois envisagé de me rendre sur le plateau avec en mains le très académique Précis de médecine infantile de 928 pages qui, parmi bien d’autres sources de la même honorabilité académique, documente le fait : malade ce jour-là, je me suis contenté d’apporter (et de citer avec précision) une photocopie des pages pertinentes (que le visiteur trouvera ici en pièce jointe). Elles attestent sans la moindre ambiguïté que : i/ dès les années 1970, la rougeole était considérée (du moins en France) comme une maladie “presque toujours bénigne” (p.147); ii/ cette maîtrise d’une maladie naguère redoutable ne devait rien à une vaccination qui était encore plus ou moins confidentielle en France (ibid et p. 153). De plus et de façon hélas prophétique, les auteurs se fendaient d’une mise en garde relative à “la durée de l’immunité acquise par cette vaccination” (p.153) : souci dont la pertinence se trouve rétrospectivement confirmée par la reviviscence de cette maladie naguère maîtrisée, qu’il est impossible d’attribuer à autre chose qu’au bouleversement écologique lié à une stratégie vaccinale irresponsable. En réponse, mon contradicteur genevois ne cherche pas à balayer mes arguments par une réfutation rigoureuse : avec une inconscience manifeste du ridicule qui consiste à s’opposer, avec tant d’arrogance, à un Français sur la situation qui prévaut en France, il se contente de les ignorer, en s’abritant derrière une évocation vague des “chiffres de l’OMS” – dont on connaît la crédibilité dès qu’il s’agit, par exemple, de recenser les cas de variole (cette maladie censément “éradiquée”) au fin fond de l’Afrique3, ou encore ceux de la “pandémie” H1N1…
  • Deuxième saillie, cette fois franchement désopilante. Avec des mines gourmandes d’instituteur indulgent s’adressant à un incorrigible cancre, mon interlocuteur s’avise de m’expliquer LE truc qui m’a manifestement échappé (et qui réduit à néant mes objections sur “l’amateurisme” propre à l’industrie des vaccins): la PHAR-MA-CO-VI-GI-LAN-CE… Il s’avère que dans son érudition tous azimuts, mon contradicteur ignore manifestement que je pratique cette spécialité depuis plus de trente ans, que je suis l’un de ses introducteurs en France et que, bon gré mal gré, c’est celle qui m’est le plus largement reconnue4: au moment même où je mets en ligne la présente contribution, je reçois d’un cabinet américain une demande pressante de tiré-à-part concernant mon premier article de pharmacovigilance publié (en 1984…) dans une revue internationale, et j’apprends à cette occasion que cette contribution de jeunesse est classée là-bas par une organisation de scientifiques et de juristes impliqués dans les affaires de médicaments, parmi les “25 Adverse Drug Reactions (ADRs) Articles Every Drug and Device Lawyer Should Have” (“les 25 articles consacrés aux effets indésirables médicamenteux qui devraient être en possession de chaque juriste concerné par les médicaments et les dispositifs médicaux”)…

J’ai bon espoir que les plus fidèles de mes visiteurs/auditeurs me donneront acte que ce n’est pas trop mon genre de “la ramener”, comme on dit. Mais si je me suis brièvement laissé aller à l’exercice aujourd’hui, c’est là encore – et malgré les apparences – dans un esprit de désintéressement : objectiver, sur un cas précis (et que je crois bien connaître…), l’arrogance et la nullité technico-scientifique qui peuvent prévaloir chez certains des plus éminents responsables de la vaccinologie mondiale. Les deux vont de manifestement de pair, car seule une incompétence absolue peut donner le culot d’affirmer aussi péremptoirement des inepties aussi facilement réfutables : on n’est clairement pas dans l’ordre du doute méthodique, ni de la vérification, supposés inhérents à la démarche scientifique5.

Malgré la frustration facilement compréhensible qui est forcément celle d’un esprit raisonnable au sortir d’une prestation télévisée aussi contrainte par le temps6, c’est une bonne surprise alimentée par toutes les réactions qui sont parvenues à ma connaissance que, quasiment d’instinct, les auditeurs aient parfaitement perçu la nullité de l’argumentation qui m’a été opposée par un responsable pourtant éminent de l’OMS : l’objectif du présent article était seulement de les aider à mettre des mots et des concepts sur leur réaction heureusement viscérale7.

Document joint

Post-scriptum du 17/03/18

De cette séquence télévisée où j’étais allé encore plus à reculons que d’habitude (étant souffrant ce jour-là), l’arrogante bêtise de mon contradicteur était apparue tellement patente (et typique de l’OMS) que je n’avais pas éprouvé le besoin de me torturer les méninges pour rédiger le commentaire qui précède : il m’avait semblé que l’extrait d’ouvrage que je donnais en pièce jointe était bien assez démonstratif8. Depuis lors, cependant, le thème de la rougeole a été tellement surexploité par la propagande des autorités sanitaires qu’elle justifie un minimum de considérations additionnelles.

Il faudrait croire qu’avec une immunisation qui n’a été recommandée qu’à partir de 1983, « un trou dans la raquette de la vaccination (…) fait craindre le pire (…) visant notamment les jeunes nés entre 1980 et 1983 » (20 Minutes, 15/03/18). Or, dans la mesure où, jusqu’alors, la rougeole était unanimement considérée, en France, comme une maladie bénigne de l’enfance, on peine vraiment à comprendre comment même une vaccination imparfaite aurait pu conduire au « pire » : ça échappe aux blaireaux de base qui, par contraste avec Michèle Rivasi, n’ont pas l’honneur d’une agrégation de SVT (laquelle ne confère, pourtant et soit dit en passant, aucune compétence particulière en pharmaco-épidémiologie…). À supposer qu’il y ait eu « des trous dans la raquette » de la vaccination, on voit mal comment ils auraient pu générer des drames, c’est-à-dire comment une insuffisance de vaccination aurait pu en elle-même rendre compte de cas plus fréquents ou plus graves : à tout casser, il y aurait eu un peu plus de cas que prévu dans l’hypothèse d’une vaccination “parfaite” (supposée permettre une quasi éradication de la maladie), mais rien de l’ordre du “pire” s’agissant d’une situation de base dont la bénignité allait de soi. À gober de telles sornettes, Rivasi l’a échappé belle lors de son épreuve orale d’agreg – à moins qu’elle n’ait bénéficié d’un jury déjà tout acquis à la cause des lobbies industriels 9

La seule explication plausible et, comme par hasard, parfaitement confirmative des mises en garde fort explicites exprimées dans l’extrait d’ouvrage initialement cité en pièce jointe, c’est que l’introduction de la vaccination contre une maladie presque systématique dans la petite enfance et immunisante à vie s’est soldée par un bouleversement de son écologie naturelle10, qui s’est fort logiquement exprimée avec quelque 20-30 ans de retard chez « les jeunes nés entre 1980 et 1983 » lesquels n’auraient pas manqué, en l’absence de cette vaccination, de développer dès les années suivantes une rougeole parfaitement bénigne et qui leur aurait conféré une immunité pour le restant de leur existence : on aurait vu plus inquiétant en matière de « pire »…

Oh ! Comme on ne peut jurer de rien en médecine, il y aurait peut-être eu quelques cas spontanément graves, par exemple chez des leucémiques en phase terminale : un par an si l’on en croit les estimations pourtant alarmistes de nos autorités. Auxquels il conviendrait (pour apprécier le rapport bénéfice/risque de cette vaccination) de soustraire « le pire » récemment évoqué par la presse – à savoir tous ces cas tardifs, graves et nombreux, nouvellement apparus depuis la généralisation irresponsable de cette vaccination.

Sans parler des accidents dus à la vaccination, qui relèvent de la pharmacovigilance – dont on connaît la fiabilité quand il s’agit de recenser les vrais problèmes iatrogènes.

Un moins beaucoup chaque année, ça fait combien au total ? En négatif, s’entend.

Vivent les math modernes !…

Et vivent les agrégé(e)s de SVT : crise de l’enseignement, on disait ?

Au total et pour répondre succinctement à l’interrogation de l’article de 20 Minutes qui a justifié le présent post-scriptum:

“Pourquoi la rougeole s’en prend à la génération des années 1980?”

Tout simplement parce que c’est par cette génération qu’on a commencé à vacciner contre la rougeole…

On avait donc un papier prémonitoire datant de 1975 (cf. pièce jointe) qui, sur des bases purement théoriques, avait dit : « si on commence à vacciner contre la rougeole, on va avoir un problème ». On commence à vacciner, et on tombe pile sur le problème annoncé11. On a eu le même genre de séquence avec un papier non moins prémonitoire datant de 1976 et disant, sur des bases non moins théoriques : « si on développe un vaccin contre l’hépatite B, on va avoir plein de réactions auto-immunes ». On développe un vaccin contre l’hépatite B et, moins de cinq ans après les premières vaccinations12, le fabricant se voit obligé de transmettre aux autorités sanitaires une palanquée de réactions auto-immunes… Comme soulignait finement mon contradicteur de l’OMS: comment pourrait-il y avoir des problèmes avec les vaccins puisqu’on a la PHAR-MA-CO-VI-GI-LAN-CE ?

Post-scriptum du 20/03/2018

Grâce au travail de propagande mené impunément dans le sillage de la Commission Fischer, il n’y a plus besoin d’aller pêcher dans les eaux troubles de l’OMS pour ramener des vrais cons : dans un torche-cul modestement intitulé « L’article à lire pour comprendre l’épidémie de rougeole qui sévit en France » (France Info, 19/03/2018), on trouve, en réponse à la question : « On peut vraiment en mourir ? », la réponse suivante : « Oui. Dans environ 30% des cas, les choses se compliquent ».

Trente pour cent de complications (pouvant aller jusqu’à la mort…), ça fait beaucoup pour une infection traditionnellement considérée comme « maladie bénigne de l’enfance ». De deux choses l’une, alors :

  • ou bien France Info dit vraiment n’importe quoi, et cette démesure dans la l’ineptie laisse songeur au regard de la phobie des « fake news » dont témoigne notre actuel président (en ciblant tout particulièrement le danger des fausses nouvelles relatives aux vaccinations) ;
  • ou bien, avec 30% de complications (incluant jusqu’au décès), la rougeole est vraiment devenue une exceptionnelle menace de santé publique13 et comme il suffit de consulter n’importe quel manuel de médecine antérieur à 1980 pour vérifier que, jusqu’alors, on considérait cette maladie comme fondamentalement bénigne (du moins sous nos latitudes), force est de constater que cette menace est bien survenue à la suite d’une vaccination de masse.

Cherchez l’erreur…

  1. M. Girard (l’autre, pas moi…) : Faut-il encore se faire vacciner contre le tétanos ? Le Figaro, 14/04/14.
  2. De droite comme de gôche.
  3. Peut-être parce que, de notoriété publique, quand les meilleurs-experts de l’OMS réfugiés à Genève sont envoyés en mission dans les pays d’endémie, ils prennent rarement la peine – même s’ils en sont originaires – de s’aventurer au-delà des confortables ministères qui les accueillent ou des luxueux hôtels qui leurs sont consentis par l’institution…
  4. Pas plus tard que le 24/04/14, Le Quotidien du pharmacien – qui ne passe pas pour un critique farouche de l’industrie pharmaceutique – me consacre une longue interview où il m’était demandé de commenter les problèmes méthodologiques de la pharmacovigilance. Dans le même temps exactement, un éminent collègue indien me prie instamment d’intervenir publiquement pour contrer un article – de l’OMS, comme par hasard – consacré à la pharmacovigilance vaccinale (Vaccine 2013; 31: 5041-5046) et qu’il tient pour manifestement indigent…
  5. Je n’aurai pas – moi – l’arrogance d’extrapoler à tous les experts de l’OMS la remarquable prestation de nullité technico-scientifique qui nous a été fournie par cette émission : je n’ignore pas qu’il y a là-bas des individus d’une grande expertise, mais suffisamment inconscients politiquement ou éthiquement pour accepter de travailler sous les ordres d’une hiérarchie aussi lamentable (à moins qu’ils n’aient cette autre forme de désintéressement qui consiste à mettre sa compétence au service d’une institution abominable, en se disant que ce sacrifice préserve l’institution de dérives encore plus graves)… Mais s’il s’agit de se concentrer sur un exemple dont personne ne pourra contester qu’il soit paradigmatique, je constaterai que, hormis l’assassinat d’un million et demi de poulets adjoint d’une étrange procrastination en situation d’urgence sanitaire (SRAS), rien de scientifiquement objectif ne justifie la position de Madame Chan à la direction générale de l’OMS : il est facile de vérifier qu’elle doit l’essentiel de sa distinction au vigoureux soutien de la Chine. Or, dans la mesure où, sans sacrifier à quelque idéologie xénophobe que ce soit, il n’est pas illégitime de classer la Chine à la tête des “pays voyous” en santé publique, force est de reconstituer que cette connivence patente entre la Chine et Madame Chan vaut pour une certaine convergence de vues. On est donc, avec l’OMS, dans la situation d’une organisation internationale qui se consacrerait à la lutte contre le terrorisme – en confiant son destin à un ancien bras droit de Ben Laden…
  6. Comme je n’ai cessé de le vérifier (notamment avec l’expertise judiciaire), la massue de la bêtise et de l’incompétence n’a pas besoin de temps pour s’abattre indistinctement : la réfutation, en revanche, est d’autant plus délicate et longue à articuler rationnellement qu’elle vise un message rigoureusement idiot. Rien n’est plus difficile à contredire que la stupidité et l’ignorance quand elles se présentent sous les oripeaux de “l’expertise”.
  7. Postérieure à la rédaction de cet article, l’alerte Ebola est apparemment une bonne occasion pour objectiver l’incompétence de l’OMS. Quand on a un peu examiné la politique vaccinale de l’OMS, ce constat d’incompétence ne saurait constituer une surprise…
  8. Dans mon expérience assez éprouvée des médias, je n’ai jamais vu un regard aussi accablé que celui que m’avait adressé le journaliste dès que l’enregistrement s’était achevé, et dont la signification était dépourvue de la moindre ambiguïté : « quel con ! »
  9. Ça se voit, de plus en plus et pas seulement avec les vaccinations – et on ne sache pas que le Parlement européen soit très remonté contre ça)
  10. Bouleversement manifestement très difficile à appréhender pour les députés d’EELV qui ont pourtant fait de l’écologie leur étendard…
  11. Question « niveau de preuve », on est très au-dessus de l’aluminium vaccinal, supposé causer une maladie que personne n’est capable de décrire avec un minimum de précision…
  12. Le rapport quinquennal de 1991 ne faisait que récapituler des signalements antérieurs.
  13. Il faut prendre la mesure pratique des chiffres: avec 30% de complications pour une maladie supposée toucher spontanément le majorité des enfants, cela ferait chaque année plusieurs centaines de milliers de complications imputables rien qu’à la rougeole: pas étonnant que les urgences hospitalières soient au bord du burnout