Pardonnez-moi d’être cons
L’heure est à la repentance. C’est ainsi qu’à l’émotion de ceux qui n’avaient jamais rien vu (et ne verront jamais rien), on a vu les évêques français réunis à Lourdes, tous habillés de vert {par association très judicieuse avec le « vert paradis des amours enfantines »}, s’agenouiller humblement {« Un geste fort en cette fin d’année de la miséricorde » (La Croix du 07/11/21). Il faut dire qu’entre mettre les gamins à genoux pour se faire tailler une pipe ou pour les sodomiser, le clergé catholique a une pratique éprouvée des « gestes forts », surtout en l’absence des parents…}.
Mais la palme du jour revient à François Fillon, modèle affiché d’éthique chrétiennement inspirée (audace sans nom dans le pays de la séparation de l’Église et de l’État), qui a exprimé des regrets lors de son procès en appel, « mais sans changer un mot à sa version ». Regrets pour des faits qui, grâce à la procédure du « plaider coupable » adoptée par l’un de ses co-accusés, semblent pourtant raisonnablement établis.
On voit l’argument : ce n’est pas que j’ai fauté, mais j’ai mal expliqué que j’étais innocent… En d’autres termes, vous avez été trop cons pour comprendre. Soit dit en passant, c’est un argument qui rappelle les zélateurs de la vaccination pour tous et contre tout, quand ils s’attachent à réfuter contre ceux qui dénoncent l’irresponsabilité des vaccinations tous azimuts : « ce n’est pas que vous auriez raison de vous inquiéter quant à la brutalisation du système immunitaire, c’est que vous avez mal compris les bénéfices immenses des vaccinations ».
En chrétien exemplaire, pourtant, Fillon devrait connaître la portée de l’aveu et de la pénitence. On croit savoir, d’ailleurs, qu’en matière de pénitence, Fillion a hérité des jetons dans les conseils d’administration œcuméniques – certains à forte culture orthodoxe (Le Point, 12/06/21), mais dont les membres sont aussi vertueux que lui…