Les patients ont bon dos
Malgré les apparences, le titre de cette Tribune ne renvoie pas à un problème de rhumatologie, mais de politique. Et l’inspiration en vient de deux études récentes.
La première, dont le Moniteur a déjà rendu compte (14/02/04), montre qu’au contraire de ce que pense la majorité des médecins et pharmaciens, les Français n’ont pas d’objection contre les génériques, et qu’ils sont même fort consentants pour payer moins cher un principe actif autant que faire se peut.
La seconde, menée par la CNAM, atteste que les Français comprennent que la prescription d’antibiotiques en cas d’infection virale est injustifiée et qu’elle conduit à une augmentation des résistances antibiotiques.
Cela rappelle un peu le temps pas si ancien où les producteurs de veau soutenaient, sans avoir demandé l’avis des intéressés, que les consommateurs ne pourraient pas se passer de la délicate décoloration plus ou moins translucide conférée à la viande par tous les artifices de l’élevage intensif, hormones incluses. On connaît la suite.
Moralité : ce n’est pas la peine de prendre les citoyens pour plus bêtes qu’ils ne sont à seule fin de justifier le statu quo. Si l’on pense à tous les domaines de la santé (et de la politique) où la « voix du peuple » est invoquée sans la moindre vérification pour justifier l’irresponsabilité ou le mauvais usage, cela ouvre des perspectives pour réhabiliter le QI présumé des Français – ceux « d’en bas » surtout.
Faites passer le message à M. Douste-Blazy et à ses collègues1.