La pseudo pandémie est une expérience fort instructive sur la façon dont les esprits se laissent manipuler mentalement. Qui a l’idée d’une réaction tant soit peu appropriée à la situation infectieuse ? Une pandémie se trouvant par définition un problème collectif comme le comprennent tous ceux qui ont étudié le grec, par quel sortilège a-t-on abouti à faire des individus isolés (chacun pour soi), qui cherchent juste à tirer leur épingle du jeu? Des consignes du pouvoir, chacun ne retient que des préoccupations abominablement égocentriques : est-ce qu’on va avoir le droit de manger des huitres (vont-elles être acheminées ?). Est-ce que les restaurants vont être ouverts, surtout celui où ils se targuent de servir le meilleur foie gras de la région ? Est-ce l’école va garder mon gosse (et surtout pas : est-ce qu’elle va contribuer à en faire un citoyen, pétri de valeurs humaines) ? Est-ce que le médecin du coin va me recevoir pour signer mon arrêt de travail, tant il est vrai que c’est dur d’aller bosser avec une « grippe » (entendez : un syndrome grippal) et que, de toute façon, il n’y a rien à faire au boulot pour cause de confinement ? Et puis : au fait, qui a vu (de ses propres yeux) ces millions de morts dont on nous rebat les oreilles, via des contradictions de chiffres désopilantes ?
On a fini par croire en des miracles technologiques – des vaccins efficaces chez 100% de sujets au prix de zéro effet indésirable –, alors que la crise a fait oublier les bases les plus solides du savoir médical et thérapeutique : par exemple, d’abord ne pas nuire ce (qui signifie qu’il y a toujours un risque à prétendre soigner, a fortiori : à prétendre prévenir)…
L’océan d’insanités hypocondriaques où nous plongent toutes ces imbécillités a fait opportunément oublier les vrais problèmes de nos sociétés – la lutte des classes, la violence d’une minorité de riches sur une majorité de misérables anesthésiés par l’inculture organisée. Dans une épicerie bio tenue par deux jeunes femmes dynamiques et probablement titulaires d’un de ces diplômes généreusement offerts par l’institution à l’instigation d’enseignants pervers (elles eussent été au chômage sinon), une panne de caisse enregistreuse rendait nécessaire de faire les additions à la main : j’ai cru pleurer quand j’ai entendu ces deux charmantes s’interroger anxieusement sur la somme de deux articles à 5,48 €. Avec la perplexité désespérée de Galilée réitérant sa certitude que la terre tournait, l’une d’elles psalmodiait en boucle : « deux fois 5,48 ? »… Arithmétique désopilante, on disait.
Les Gilets jaunes, pourtant, avaient une perception fort aiguë du poids financier que représentait pour eux la somme des mini-coûts que les « responsables » s’attachaient à invisibiliser : carburant, péages, contrôle technique exponentiel, affranchissements, alimentation de base… Mais ils ne sont ni diplômés, ni – encore moins – élus. Au moment précis où je retenais mes larmes au spectacle de l’ignorance organisée, le président du département (dont on a déjà eu l’occasion de brocarder l’insuffisance intellectuelle) écrivait à la ministre idoine afin de réclamer « des moyens supplémentaires » pour l’enseignement en Mayenne (Ouest France, 06/02/21), sans jamais se demander si ceux déjà disponibles étaient utilisés avec de bons résultats).
Voilà donc l’idéal des politiques aujourd’hui : tout dans la pose, rien dans la gestion.
Au bon peuple de payer…