Pandémie durable
En descendant faire mes courses, ce matin, je suis tombé sur la voisine qui m’a informé qu’elle avait été testée positive au Covid. Comme nous habitons à proximité d’un site préhistorique réputé, j’ai pensé qu’elle évoquait une bête préhistorique (un mammouth, un auroch, un monstre sous-marin…), mais que nenni ! Elle parlait bien de cette PANdémie qui menace l’humanité depuis plus de deux ans, a déjà fait des millions de morts (comme toute pandémie qui se respecte) que personne n’a vus et qui pèse d’un poids déterminant en s’intriquant avec les situations politiques de l’époque…
« L’inflation avait certes déjà augmenté tout au long de l’année 2021 en raison de la hausse de la demande provoquée par la reprise économique post COVID-19 et des perturbations persistantes dans nombre de chaînes d’approvisionnement à la suite à la pandémie. Elle s’est cependant nettement accélérée depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. » (Terra Nova, 05/07/22)
Je n’insisterai pas sur les incohérences visibles de tout le petit monde politique, dont la nomination à l’environnement du maire d’Angers, surnommé dans son fief « la bétonnière du 49 » qu’on n’a jamais vu dans la moindre lutte écologique, fervent défenseur du nucléaire, qui s’est opposé à l’interdiction des pesticides les plus toxiques pour les abeilles. Il faudrait donc croire que nous en sommes à la septième vague, moyennant cinq vaccinations…
Or, il est un fait facilement observable : parmi tous les témoins de cette fulguration infectieuse, quasiment personne n’a vu un cas grave (encore moins : mortel) raisonnablement imputable au Covid. Tout le monde relaie les témoignages les plus impressionnants, mais pour l’observation directe des cas graves, il faut repasser. Le contraste entre la réalité observable et la rumeur est sidérant. C’est toujours l’histoire de l’homme qui a vu l’homme…
Certes, l’inénarrable Delfraissy prophétise une septième vague pour le mois de juillet, en recommandant la vaccination et le port d’un masque, il se targue de donner l’exemple dans les transports en commun. Eu égard à son palmarès lors de la grippe H1N1, on pourrait le considérer comme boussole qui indiquerait invariablement le Nord et prendre le contrepied systématique de ses recommandations. Je m’abstiendrai, modestement, d’énumérer à titre de réfutation mon propre exemple : pas un test, pas un traitement, pas un masque1, pas une vaccination… Juste des réassurances gentiment ironiques à ceux qui me demandaient un avis. Je n’insisterai donc pas sur la défaillance du corps médical, désormais incapable de rassurer les gens. Bien pis : prenant une évidente délectation à dramatiser les hénaurmes risques qu’ils prennent en s’exposant au Covid. Ça fait marcher le commerce, ces consultations express qui se soldent par une ordonnance de test ou par un vaccin (voire plusieurs vaccins).
Il est difficile de récapituler rationnellement le désordre sociétal imputable au COVID. Des familles entières sont ravagées : par le soupçon, voire la haine – telle place sur tel fauteuil se voit réservée sous peine de représailles, des couples font chambre à part, des enfants sont masqués voire vaccinés de force, leurs fosses nasales sont ramonées à tout propos… Les arrêts maladie sont conditionnés par le médecin traitant à un nouveau test, dont on sait qu’ils n’ont aucune fiabilité. Dans des familles divorcées, le droit de visite de l’un est soumis à la présentation à l’autre du carnet de vaccination de tous les apparentés… « La police de la santé », comme aurait presque dit Orwell.
On est bien dans la guerre de tous contre tous. Avec, comme toujours, des gagnants : les fabricants de vaccins et leur conseils, les professionnels de santé avec leurs consultations express, les journalistes qui colportent n’importe quoi en sacralisant la parole DES scientifiques…
A l’époque où l’on croyait encore aux idéologies, j’ai connu un mec un peu dérangé qui s’était installé en URSS non pas parce qu’il croyait au « bilan globalement positif du communisme », mais parce qu’il trouvait que Moscou était comme un immense asile à ciel ouvert. Trente ans après, on peut dire que l’humanité est devenue un immense hôpital à ciel ouvert, où chaque geste, chaque aliment, chaque boisson sont saturés de procédures visant à une meilleur santé – même si l’espérance de vie en bonne santé (la seule qui compte) ne cesse de décroître. Dans cette perspective, le COVID avec son ubiquité est l’allié de choix2 : il est partout, comme Dieu à l’époque où l’on y croyait… A partir du moment où la moindre olive, la moindre cacahuète, la moindre chips fait l’objet d’inépuisables posts concernant ses bénéfices ou ses risques, quelle place pour le moindre coup de pinard, la moindre feuille de salade, la moindre pomme de terre ? Quelle place pour le moindre aliment naturel ? Quand on est sur ses gardes à propos de tout, comment s’étonner qu’on ait peur de tout, même d’un rhume banal ? Que dis-je ? D’une menace de rhume. A fortiori, du corps d’un autre de l’autre sexe… Il y a déjà longtemps, j’avais écrit un texte sur le bonheur de goûter au corps d’un Autre…
« Exit l’autonomie des amants qui n’avaient besoin de rien tant qu’ils restaient à portée du corps tant désiré »…
Pour travailler mon anglais (on s’occupe comme on peut quand on est à la retraite…), j’ai suivi sur la BBC une série intitulée Facts Checking, destinée à enseigner comment distinguer le vrai du faux dans l’information radiodiffusée. Le modèle choisi était de croire et de colporter que la pandémie à coronavirus était un faux bruit (alors qu’il s’agit d’un fait avéré…). Démonstration éclatante que dans la lutte contre la désinformation, tout ce monde a baissé les bras.
- On parle ces jours-ci d’une innovation révolutionnaire – les anticorps monoclonaux : quand on connaît la toxicité neurologique de ce traitement – pour un banal rhume…
- Il est notable que ceux des confrères masqués que j’ai interrogés sur le motif de ce port ont botté en touche en alléguant de vagues motifs d’hygiène : ils n’y croient pas vraiment et, confrontés à un collègue censément compétent, ils n’osent alléguer sérieusement un risque lié au Covid