Table des matières
Préface
Répondant à une demande de certains lecteurs, je remets à la disposition du public cet autre ouvrage qu’à la différence de l’éditeur qui l’avait une fois encore envoyé au pilon, j’ai la naïveté de croire encore utile.
Juste pour rigoler un peu, qu’on me permette de narrer brièvement l’histoire de ce nouvel échec éditorial. Même s’il avait été incapable de vendre le précédent livre en proportion de l’intérêt que mes interventions avaient soulevé à l’époque, mon éditeur avait été frappé par la densité d’une présence médiatique purement spontanée, obtenue dans la moindre stratégie promotionnelle : en conséquence, il me présenta comme un honneur insigne d’avoir confié la promotion de ce second ouvrage à une attachée de presse censément spécialisée.
La dame en question était fille de médecin, et fière de l’être. Dans la conversation à bâtons rompus de notre première (et unique rencontre), cette plus ou moins quinquagénaire me reprocha d’avoir émis des doutes sur les bénéfices de la mammographie, soutenant avec beaucoup de conviction que « elle devait la vie » à cette procédure de dépistage… J’en tirai quelque appréhension sur le sort de mon nouveau livre…
De fait, résolument incapable de m’en obtenir le moindre compte rendu dans la presse, elle finit par m’enjoindre de soumettre un article au journal Libération avec lequel elle devait avoir plus ou moins de vagues, très vagues accointances. Outre qu’il n’était pas dans mes attentes qu’un auteur se soumette à des gesticulations aussi incongrues dans l’espoir vague, très vague, d’obtenir un compte rendu de son ouvrage, la dame méconnaissait que, très impliqué dans la défense du lobby gay, Libération était à la tête du combat pour la généralisation de la vaccination contre l’hépatite B et la promotion de ses défenseurs 1. Moyennant quoi, la dame s’exonéra de son échec en rapportant à l’éditeur que j’aurais carrément refusé tous les projets de comptes rendus qu’elle m’aurait généreusement proposés…
Pour achever cette partie de rigolade, signalons que fort récemment, un directeur de collection de ce même éditeur m’a écrit une lettre empressée pour me dire qu’il avait entendu beaucoup de bien de mon site et m’inviter, en conséquence, à lui proposer un livre. Il a paru surpris d’apprendre que sa maison éditoriale avait déjà publié deux de mes ouvrages : indicateur intéressant des procédures de référencement et de vérification qui prévalent chez les éditeurs qui font leur beurre des médecines parallèles/alternatives 2…
Rappelons que cet ouvrage a été écrit dans le sillage de « l’affaire » Médiator, c’est-à-dire à un moment où les plus hautes autorités politiques, médicales et morales de notre pays présentaient comme une évidence qu’une fois faite la peau de Servier3, on entrerait dans une ère de félicité sanitaire où, sauf peut-être à la marge, il n’y aurait plus aucun scandale lié à des médicaments… Aucune « pandémie » foireuse, par exemple, exigeant la fabrication urgentissime d’un vaccin atrocement bricolé – je dis ça sans penser à mal…
Les médecins
Dans la hiérarchisation de fauteurs de troubles en matière de médicaments, les médecins viennent évidemment en première ligne, avec d’emblée la différence fondamentale entre la médecine qui soigne les maladies existantes et celle qui prétend les prévenir. L’intérêt le plus évident de la première, c’est le retour d’expérience : il est plus démonstratif de voir si un malade donné, avec une pathologie précise, va mieux (ou s’il vous a claqué entre les mains) que de se masturber à l’idée des innombrables maladies qu’on a épargnées à des gens d’autant plus innombrables qu’ils n’avaient quasiment aucune chance de les contracter – et que, faute de pratique, on n’aurait pas su les diagnostiquer de toute façon.
On s’interroge alors sur la capacité des médecins à répertorier l’information médicale significative et à l’interpréter, et on n’a aucune peine à montrer que, dans leur immense majorité, elle est proche de zéro. Plus grave : les médecins – fussent-ils enseignants – n’ont aucune conscience de leur nullité à cet égard, et donc aucune inclinaison à s’améliorer4.
C’est aussi l’occasion d’exprimer mon scepticisme relativement à l’idéal de l’evidence-based medicine (médecine fondée sur les preuves), pour la raison simple que la notion apparemment élémentaire de « preuve » est le dernier souci d’une formation exclusivement fondée sur des arguments d’autorité. L’occasion, par là même, de soutenir qu’au contraire d’une tradition regrettablement établie, Le Malade imaginaire de Molière est une œuvre d’une bouleversante actualité.
Les experts
Sur la lancée d’une incompétence systémique qui laisse grandes ouvertes les portes de cette corruption qu’on appelle « conflits d’intérêts », on n’a pas de mal à montrer que les experts sont surtout les hommes de paille des lobbies : il n’y a rien dans l’actualité de la « pandémie » au coronavirus (au printemps 2020) qui conduise à remettre en cause ce diagnostic posé voici maintenant 9 ans.
Les journalistes
À leur façon, les journalistes – incluant ceux qui se targuent de ne pas faire les ménages pour l’industrie pharmaceutique – incarnent « dans leur partie » (comme dirait Homais, le pharmacien de Madame Bovary), en les aggravant, les insuffisances déjà répertoriées chez les médecins : incompétence et obstination dans l’incompétence. On a parlé plus haut du journal Libération, grand promoteur des campagnes vaccinales concoctées par les lobbies pharmaceutiques ; le lecteur trouvera sur mon site des éléments pour une critique convergente du Monde diplomatique, qui joint à l’incompétence médicale du premier et à l’obstination dans l’erreur, l’arrogance de la bonne conscience de gôche : du moment que c’est gratuit (et que les féministes sont derrière), c’est super 5…
L’industrie pharmaceutique
Si je n’ai jamais eu la moindre inhibition à afficher mes accointances avec l’industrie pharmaceutique, c’est qu’historiquement tout autant que scientifiquement, j’ai jugé assez prestigieuse l’histoire du médicament industriel et, plus encore, celle de la recherche clinique : c’est-à-dire l’histoire des moyens mis en œuvre pour s’élever au-dessus du piège traditionnel de la thérapeutique – à savoir l’impression personnelle (le malade a guéri, donc ce que je lui ai administré est efficace). C’est l’occasion de rappeler que le monde de la pharmacie industrielle doit compter à peu près autant de prix Nobel que celui de la recherche universitaire.
Parmi bien d’autres mécanismes de la déchéance intellectuelle qui frappe désormais la pharmacie industrielle, on relève l’inflation réglementaire qui permet de noyer l’essentiel (par exemple : des fondamentaux du métier qui remontent au Moyen-Age au moins) sous des milliers de pages de procédures que personne ne lit et que personne ne peut maîtriser – et surtout pas les larbins décérébrés formés à « l’assurance qualité », qui sont normalement chargés de veiller au respect desdites procédures6.
Il ne faut pas longtemps pour faire un sort au mythe de « l’innovation » grâce auquel, avec la complicité des autorités de contrôle, l’industrie pharmaceutique dissimule l’incapacité consternante où elle se trouve désormais de mettre au point des médicaments qui correspondent effectivement aux besoins de l’époque : des antibiotiques efficaces et peu toxiques, par exemple…
Le lecteur, enfin, sera sûrement intéressé de savoir qu’à défaut d’une compétence médicale authentique, les candidats à un poste dans l’industrie pharmaceutique se voient évalués sur leur aptitude à établir et entretenir des relations avec « les associations » – entendez leur aptitude à en faire des groupes de pression, généralement fort bruyants à défaut d’être intelligents, pour maximiser les bénéfices de l’entreprise. À titre d’illustration (et sans aucune prétention à l’exhaustivité, hélas), on trouvera sur mon site diverses contributions consacrées à la manipulation des gens qui souffrent d’addiction alcoolique, de « jambes sans repos », de la « maladie de Lyme », de divers troubles neurocomportementaux, voire d’une toxicité vaccinale spécifique dissimulée en « myofasciite » aussi ubiquitaire qu’indéterminée…
Le livre
Le livre “Médicaments dangereux: à qui la faute?” est donné ci-après en téléchargement, grâce au dévouement et au talent du maquettiste-graphiste qui l’a scanné.
Qu’il me soit permis de rappeler une fois encore que pour téléchargeable qu’il soit librement, ce livre n’est pas libre de droits. Merci donc aux lecteurs de bien vouloir en régler le prix, que j’avais souhaité très modeste (9 € en 2011): les modalités de paiement sont détaillées dans la rubrique “Soutenir l’auteur“.
- Mon scepticisme sur cette vaccination m’a valu d’être traité de « criminel de l’humanité » par un représentant de ce même lobby…
- Antérieurement à cet épisode, j’avais d’ailleurs découvert que ma propre directrice de collection n’avait tout simplement pas lu le livre « Médicaments dangereux » qui a été publié sous sa responsabilité…
- On notera comme terriblement significatif que « Salaud de Servier » corresponde à l’acronyme SS, qui dispense de tout commentaire…
- Le « tigre » bouffi d’arrogance décrit en pp. 32-4 n’est autre que le Professeur Even qui, en quelque 35 ans, n’a jamais formulé le moindre remord pour son rôle dans la ridiculissime histoire de la ciclosporine et qui, ce nonobstant, a été durablement célébré comme figure tutélaire de l’Association Internationale pour une Médecine Scientifique Indépendante et Bienveillante…
- Lecteur malgré tout fidèle du Diplo, je peine à le rejeter en bloc toutes ses contributions même si, fatalement, elles ne relèvent guère de mes compétences… Mais c’est un point sur lequel j’ai renoncé à me faire entendre que les questions relatives à la médecine relèvent d’une épistémologie fort spécifique dont ni le journal ni ses collaborateurs n’ont pris la mesure.
- Je crois savoir que le problème est loin de ne concerner que l’industrie pharmaceutique : allez demander aux responsables de Volkswagen ou de Boeing…