L’Ordre des médecins, dernier rempart de l’éthique

L’intérêt de viser des positions de Vérité1, c’est qu’elles sont peu vulnérables à l’obsolescence: le Vrai est insensible aux modes…

En 2011, j’avais informé mes visiteurs d’une plainte que j’avais adressée à nos instances ordinales à l’endroit de Pierre Bégué, membre de l’Académie de médecine et ancien président du Comité Technique des Vaccinations (CTV), au motif que dans une déposition sous serment devant la Représentation nationale, ce dernier m’avait froidement accusé “d’usurper” (c’étaient ses propres termes) le titre – ô combien glorieux, surtout à mes yeux… – de Professeur.

La suite est rapidement résumée ci-après. C’est juste pour prendre date que j’y reviens aujourd’hui – car on parle beaucoup du CTV actuellement: un petit bilan éthique de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal…


Notamment dans le sillage de “l’affaire Médiator”, on a beaucoup entendu parler d’éthique professionnelle – l’Ordre des médecins n’hésitant pas à condamner assez lourdement Dukan 2 pour avoir prescrit (au moins une fois, apparemment) ce médicament comme anorexigène, mais restant de marbre à l’idée que selon les décomptes de l’assurance maladie, cette indication “anorexigène” a dû représenter environ 80% des prescriptions françaises3 – ce qui fait quand même un paquet de prescripteurs plus chanceux que le malheureux nutritionniste vedette4. De marbre également à l’idée que parmi les quelques “experts” mis en examen dans le cadre de cette affaire, figure le Professeur Michel Detilleux5, qui a longtemps été un inamovible de notre Ordre – et à l’échelon national, s’il vous plaît…

Quant au CTV, dont mon calomniateur a longtemps été président – notamment lors de la campagne de vaccination contre l’hépatite B6 – j’ai entendu dire qu’on en reparlait tous ces temps… Raison de plus pour faire un bref point sur l’éthique et la rigueur intellectuelle de ceux qui président aux destinées d’un organisme dont l’impact peut être incommensurable en termes de santé – et de finances – publiques.

Pour conclure sur la position de l’Ordre relativement à l’invraisemblable accusation portée contre moi, on trouvera en PJ les délibérations du Conseil départemental concernant ma plainte. On relèvera tout particulièrement:

  • les pitoyables explications de Bégué qui, avec la même rigueur intellectuelle que celle qui avait conduit à ses médisances, affirme avoir adressé un courriel d’explication à une de mes “collaboratrices” – sachant que je n’en avais pas la moindre à l’époque des faits7 (et, qu’en tout état de cause, une calomnie publique ne saurait se réparer par un courrier privé)8.
  • La superbe saillie du Conseil départemental estimant que le respect de la confraternité médicale est subordonnée au paiement d’une cotisation: dis-moi combien t’as payé, je te dirai jusqu’où on ira pour te nuire…

C’est donc dans cet environnement intellectuel et moral exemplaire que les autorités sanitaires voudraient être prises au sérieux quand elles prétendent bouleverser les obligations vaccinales: on sent que la révolution Médiator est passée par là – pour ne point parler des commissions d’enquête sur la “pandémie” grippale…

Pour conclure en souriant malgré les menaces que tous ces irresponsables font peser sur la santé de nos concitoyens, voici mon courrier au président de l’Ordre du Gers, en réponse aux doctes “délibérations” reproduites en PJ.

Chère Montagne,

J’ai bien reçu votre souris du 28/09/11 : croyez qu’elle est tombée en de bonnes pattes.

Je vous souhaite un prompt retour de couches.

Miaou.

Document joint

  1. Viser une position de Vérité, ce n’est pas prétendre avoir toujours raison: c’est simplement affirmer que rien – ni les menaces, ni les sévices, ni les promesses, ni le risque de mauvaise réputation, ni la correction politique – n’est susceptible d’en dévier la quête.
  2. Le Monde, 24/01/14.
  3. Le Monde, 21/02/14.
  4. Est-il utile de préciser que je n’ai aucune sympathie particulière pour ce dernier, mais que son cas – comparé aux autres – éclaire assez bien le genre de boulot perpétré par l’Ordre?
  5. M. de Pracontal, Médiapart.fr, 25/01/14.
  6. Au cours de laquelle il n’a pas hésité à participer à un numéro “spécial” de la Revue du Praticien (n°381, 12/05/97) en collaboration avec un représentant des fabricants, adjoint d’autres co-auteurs particulièrement liés à iceux.
  7. Je reconstitue que Bégué a dû répondre à une internaute indignée par sa déposition à l’Assemblée Nationale : ce type – qui n’a pas toujours été des plus regardants avec ses conflits d’intérêts – est tellement imbu de lui-même qu’il tient comme allant de soi qu’une personne révoltée par ses calomnies infondées ne puisse être que de mèche avec moi (et même dans un rapport de subordination…). Éthique et rigueur intellectuelle, disais-je…
  8. On mesure, à ce retour du refoulé, la conscience de Bégué quant au poids des mots, surtout lorsqu’ils sont publics: j’ai entendu le même démentir qu’il ait jamais contribué personnellement à la promotion d’une “vaccination universelle” relativement à l’hépatite B…