Les architectes avaient tout prévu
Il y a quelque temps je ricanais (bêtement, comme d’habitude) à propos des journaux financés aux frais du contribuable pour permettre aux élus faire valoir leurs idées les plus débiles (on avait parlé voitures électriques). Aujourd’hui, mais toujours financé par ceux dont l’avis n’intéresse pas les décideurs, c’est ma mutuelle qui m’adresse un journal d’entreprise (house organ) saturé de vacuité (« La mort, trouver les mots », « Comment prendre soin de sa voiture en étant écolo et solidaire ? »1. Mon attention a été plus spécialement attirée par « Les 7 questions capitales » posées à un architecte colombien apparemment célèbre, et qui se targue d’avoir fait progresser son projet « grâce à la pandémie ». Si le gars veut dire qu’il y a eu un certain nombre de victimes, il parle probablement des syndromes pseudo-grippaux qu’on voit tous les ans. Si le gars a vu une PANdémie dont on attend la moindre manifestation tangible, il doit être de la même race d’architectes que Numérobis, celui d’« Astérix et Cléopâtre », qui ne sait pas construire un mur droit ou une colonne qui tient. Il faut dire qu’avec des précédents comme Xynthia, comme le terminal 2 E de Roissy ou le pont de Gênes, les architectes, surtout quand ils ont une certaine notoriété, ne sont pas des références pour la prévention des catastrophes… Ils ne sont pas non plus des références sur les pathologies respiratoires infectieuses, dont on ne sache pas qu’elles soient intensivement étudiées dans les écoles d’architecture.
Ainsi va l’époque : sous n’importe quel prétexte – et Dieu sait que celui des architectes est vaseux – on crée l’illusion d’une unanimité autour d’une PANdémie dont les victimes sont encore moins nombreuses que les électeurs des Verts. Et on invite à causer des gens qui peinent déjà à prouver leur compétence dans leur spécialité. Causer sans cesse sur ce qu’on ne connaît pas, cela s’appelle radoter. Et radoter comme ça, c’est un symptôme d’Alzheimer.
Dommage que l’une des plus importantes mutuelles de santé (la MAIF, pour ne pas la nommer), dont « la prévention » est un cheval de bataille, ne s’en soit pas aperçue.