Avec son inimitable arrogance, le Monde Diplomatique a décrété que les vaccins anti-covid devaient être un « bien public mondial » et que les obstacles à ce que tout le monde bénéficie de ce bien qui réduit la lutte des classes à pas grand-chose tenaient à quoi ? À des problèmes d’efficacité ? De sécurité ? De fabrication ? De disponibilité ? Que nenni : ils tiennent exclusivement à la rapacité des fabricants.
Parmi ses sachants convoqués pour dire qu’il faut absolument faire bénéficier tout un chacun de ces merveilles, on trouve des « experts » comme André Grimaldi, pitoyablement ridicule avec son masque en plein studio, qui affirme hautement ne rien connaître en vaccinologie (en exhibant sans le moindre complexe sa dramatique inculture en recherche clinique, tout en assénant que le bénéfice de ces vaccins qu’on n’a jamais vus « est colossal » – bien entendu sans l’ombre d’une preuve) et qui, dans un débat hallucinant avec Alexandra Henrion-Caude, vante la prodigieuse efficacité des vaccins contre la grippe en imputant la réticence des Français à profiter de cette aubaine non pas à une inefficacité notoire (Sous l’impulsion de Jefferson et de ses collaborateurs, les vaccins contre la grippe font partie des vaccins qui ont été le mieux étudiés) ou à une toxicité parfaitement démontrée (pensez à Pandemrix), mais au manque bien français d’une “culture de prévention” : ce, en réfutation hallucinante d’incompétence des objections très raisonnables de sa contradictrice qui se contente de lister toutes les procédures imposées par les textes qui n’ont pas été respectés : efficacité, toxicité, études géniques, pharmacovigilance, sous-groupes à risque – pour ne point parler du risque de plus en plus notoire (qui devrait aller de soi pour quiconque a la moindre notion d’anatomie) de méningite liée à une technique de prélèvement aussi inadéquate qu’on peut le craindre quand ce geste est confié à des dentistes, des infirmiers, des aide-soignants ou des …vétérinaires.
Je n’aurai pas l’immodestie de renvoyer mes lecteurs à mes échanges passés avec le Diplo dont la nullité a fini par avoir raison de mon obstination 1. C’est un indicateur fort de l’effondrement intellectuel qui nourrit la peur de la « pandémie » que le Diplo soit de toutes les rengaines débilissimes, dont le féminisme 2 et autres rengaines sur l’émancipation des femmes et l’égalité-sic des sexes. Il faut dire que le Diplo a mis au point une technique assez géniale pour fidéliser les lecteurs qui, comme moi, sont révulsés par sa décomposition intellectuelle : l’abonnement inclut l’accès aux archives, qui remontent à une époque où le journal était vraiment à la hauteur de sa réputation, avec des signataires prestigieux.
Bref : un journal naguère prestigieux happé dans la boue des élucubrations qui séduisent les électeurs de Macron.
- La seule fois où j’ai été invité par le rédacteur en chef pour échange de vues sur la santé en général, l’échange s’est borné à une question qui semblait subsumer tout le reste : « êtes-vous anti-vaccinaliste ? »
- Moyennant un mépris alarmant pour les conflits d’intérêts, comme en témoignent les dithyrambes peu nuancés consacrés à Gisèle Halimi, qui se trouve être rien de moins que la mère du directeur : éthique journalistique, quand tu nous tiens…