En 2011, le site Avotresantécitoyens.fr a mis en ligne un bref extrait enregistré presque à mon insu (à l’issue d’une longue interview et alors que je n’avais plus la conscience d’être filmé).
Sur le signalement de fidèles visiteurs, une possible dégradation de l’enregistrement sonore m’amène à relever une ambiguïté quasi homonymique à 00:32 et 00:51 : quand je me plains qu’elles ont été chiches avec moi, c’est bien des fées que je parle, et non pas des “faits”. À bon entendeur…
Par sécurité, je me suis finalement décidé à transcrire ci-dessous le contenu de cette méditation improvisée: après tout, elle est toujours d’actualité…
Vous savez, je crois que le choix moral fondamental dans la vie, il est très simple quand on y réfléchit. C’est-à-dire que tous, on a reçu en héritage quelque chose que d’autres n’ont pas : on peut avoir de l’argent, de la beauté, de la force, de l’intelligence, de la rapidité, etc. Bon. Et tous, on a eu quelque chose en partage.
Et, la vraie question, qu’il faut résoudre une bonne fois pour toutes, c’est : est-ce que cette supériorité, ce don que j’ai eu des fées, je vais m’en servir pour augmenter mon pouvoir au détriment de ceux qui ne l’ont pas, ou si au contraire je vais m’en servir pour le mettre à la disposition de ceux qui ne l’ont pas ?
Et dans mon cas personnel, finalement, je crois que les fées ont été un peu chiches avec moi : je n’avais pas de grandes qualités personnelles. Mais j’ai – je le sais, ça –, j’ai une résistance absolument surhumaine à l’adversité, et j’ai décidé une bonne fois pour toutes que je mettrai cette résistance au service de ceux qui ne l’ont pas. Et quand on a fait ce choix, après la voie est toute tracée : on ne revient pas en arrière. Mais le choix éthique, il est là.