La santé du Pape
Selon France Info (25/07/22) qui relaie des infos qu’on trouve un peu partout, l’état de santé du Pape inquiète. Il aurait drastiquement réduit son rythme de vie, délivrerait des audiences au compte-gouttes, consacrerait de longues heures à se reposer au lieu de sauter d’un avion à l’autre.
En un mot comme en mille, le pape est vieux (86 ans) et il se prépare à mourir. Toute personne ayant un homme très âgé dans son entourage comprend aisément la situation. La mort n’est pas une réalité facile à assumer : l’homme est le seul animal à avoir conscience de sa mort.
Dans le cas des catholiques, on saisit mal tout ce foin autour d’un phénomène archi-banal : autant la mort prématurée d’un enfant peut émotionner, autant la mort d’un individu de 86 ans est dans l’ordre des choses. Ordre d’autant moins traumatique que, selon les catholiques, la mort a été vaincue et l’espoir d’une vie éternelle réalisé.
Il y a donc deux choses, dans tout ce foin incompréhensible :
- L’hystérie devant le processus pourtant normal de l’agonie : qui ne se souvient de la tragi-comédie de celle de Jean-Paul II ponctuée de « miracles » (dont certains durent encore) ?
- L’obstination dans la dénégation : qu’on le veuille ou non, les humains meurent, surtout quand ils sont âgés.
Parler d’hystérie en matière de miracle, c’est renouer avec une sagesse psychiatrique qui allait de soi avant l’escroquerie du DSM III et des suivants.
Parler d’obstination, c’est avoir conscience de la position traditionnelle des prêtres consistant à faire l’autruche devant les faits les moins contestables – les crimes sexuels par exemple, surtout sur les mineurs ou les femmes seules.
Ce pape-là n’est probablement pas pire que ses prédécesseurs. Mais il est simplement pareil, tout en accréditant qu’il est différent : pas jésuite pour rien…