Hier samedi, j’étais Laval – patrie du médecin Ambroise Paré, du peintre Henri Rousseau, de l’écrivain Alfred Jarry et de quelques autres (dont moi-je) – pour répondre à l’appel national d’une grande manif contre la racisme, accessoirement contre la politique de Bayrou (et ses soutiens à l’extrême-droite). Nous n’étions pas très nombreux : deux cents à tout casser (certains des manifestants rappelaient que la révolte contre la réforme des retraites avait rassemblé, au même endroit, quelque 12000 personnes…).
Mais passée ma déception, je remarquais la diversité des participants : en plus des gens bien de chez nous, il y avait des Arabes, des Noirs, des Asiatiques. Mieux : à côté des vieux (comme mézigue) parfois en fauteuil roulant, il y avait des jeunes et, plus encore, des enfants menés par leurs parents, qui en berceau, qui en poussette, qui en petit vélo…
Cela me rappelait les grandes manif, celles de 68, celles contre l’enseignement privé (ou, plus précisément, contre son subventionnement par l’État).
Cela me rappelait surtout l’énorme mobilisation contre l’enfouissement des déchets nucléaires où les gens du coin avaient carrément fait fuir les experts parisiens venus visiter le site initialement prévu – resté désert depuis.
J’en déduis que, même dans la dépolitisation ambiante, il est possible de faire reculer le pouvoir et les puissants – à condition d’être déterminés. Et d’entretenir la relève…