Faire chier
Événement assez exceptionnel pour être relevé : sous le titre « Vous me faites chier !!! », je reçois un courrier d’insultes, que je reproduis ci-dessous le plus fidèlement possible (incluant les fautes de syntaxe et de ponctuation).
Bonsoir, mon Sieur,
J’ai bien lu quelques unes de vos “scripto-gloses”, et, maintenant, vous me faites ….. Je ne répète pas ma grossièreté, pour ne pas vous choquer outre mesure …..
J’en ai apprécié quelques unes, un peu moins d’autres, et carrément pas du tout certaines, car, je constate que tout ça se répète à “l’envi”, et nous avons besoin de “neuf” !!!…..
Dommage, je vous avais apprécié au début, trouvant votre humour caustique amusant, et puis je n’ai plus “rigolé” lors de vos attaques “ad hominen” (sic) fort désagréables !!!…..
Je vous salue bien bas, espérant ne plus vous rencontrer sur le “wèbe” !!!…..
P. E-D
Le premier message frappait par son enflure : sincèrement, je ne comprends pas très bien ce que signifie « scripto-glose », je ne vois pas ce qu’ajoute l’orthographe « wèbe » à celle du web… Je ne vois pas non plus la litote cachée sous l’insulte d’emblée « vous me faites chier », ni la rhétorique qui consiste à s’honorer de ne pas répéter ce qu’on a asséné dès l’introduction – et qu’on répète quand même. Et de toute façon, je ne vois pas ce que « mon Sieur » apporte à l’orthographe habituelle « Monsieur ».
En revanche, je vois très bien dans mon style la fonction de la répétition « à l’envi » : cela s’appelle « comique de répétition », et les plus grands auteurs ne se sont pas gênés pour en faire usage… Mais les gens de l’AIMSIB seraient sans doute accablés de lire « Le Malade imaginaire » : ils se sentiraient trop visés…
Quitte à faire dans l’analyse de texte, surtout critique, un minimum de précision serait bienvenu : sur un site qui dont comporter au moins 500 articles, certains fort longs, dont les plus anciens remontent aux années 2010, je peine à comprendre ce que vise la précision « au début ». Je peine aussi à regretter mes répétitions « à l’envi », dénoncées par un censeur qui s’excuse de ne pas répéter les insultes qu’il répète à l’identique. Médicalement, il y a quelque chose qui évoque l’Alzheimer dans ce radotage en boucle : d’ailleurs, dans son exhibitionnisme sénile, mon insulteur avoue sans complexe avoir atteint l’âge de 89 ans… Il y a peut-être une piste diagnostique.
Bref, nonobstant la nullité de l’attaque, je réponds posément (car les personnes consultées dans mon entourage n’ont pas eu de peine à reconstituer, sur la base de la signature fièrement affichée, que mon insulteur était un habitué de l’AIMSIB – site dont on sait que je n’y vais jamais) :
Il y a un moyen très simple pour ne plus me rencontrer sur le Web: ne plus aller sur mon site.
C’est la position que j’ai d’emblée adoptée avec l’AIMSIB ; elle a été radicale d’emblée, et je n’ai aucune raison de la regretter.
À quoi derechef mon insulteur me répond illico (je reproduis non moins fidèlement, tout particulièrement la ponctuation) :
C’est votre site qui m’a agressé !!!…..Je ne suis pas allé vous chercher !!!…..
Là, on dérape dans la paranoïa, bien connue des gériatres dans le contexte d’une démence sénile : mon site est le moyen le plus impersonnel que j’ai trouvé pour réfléchir philosophiquement, et la procédure de la « Newsletter » est la plus récente que j’ai trouvé pour que ne me lise que qui veut. Mais il se trouve des vieux cons comme ça pour délirer que je serais allé le chercher : la chronique médico-légale est pleine de passages à l’acte de cinglés qui se croient tout permis car ils s’imaginent agressés.
Bref, mais puisque le meilleur usage qu’on puisse faire de son intelligence c’est de rendre intelligible même la bêtise, il peut être intéressant d’interpréter (c’est le mot) l’ensemble, à la lumière de ce qu’on connaît de l’AIMSIB, c’est-à-dire pour l’essentiel un ramassis d’imbéciles hypocondriaques qui n’ont rien de plus créatif à faire que de radoter ensemble sur leurs angoisse de la maladie et de la mort. En l’occurrence, cette diarrhée d’insultes indigentes doit trouver son origine dans l’angoisse des gens sur la PANdémie, par rapport à laquelle mon ironie n’a jamais varié. Ça a dû rassurer son anxiété temporairement, avant que le pleutrerie ne prenne le dessus.
Toutes mes condoléances à ce minable qui ferait pitié s’il était moins con.