Les citoyens sont las de voir des experts s’opposer : ils souhaitent s’approprier des méthodes et des éléments de fait leur permettant d’interpréter les conflits d’experts sur la base de critères de crédibilité intrinsèques.
La présente note, tirée d’une réflexion plus approfondie à paraître sous forme d’ouvrage, est consacrée au problème de la compétence supposée justifiée une réputation d’expert.
L’émission C dans l’air du 07/09/09 (http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1245) fournit en live une très éloquente illustration du propos développé dans l’article ci-joint.
Le premier intervenant y est présenté à l’antenne comme virologue et spécialiste de la grippe. Invité à lui répondre, je précise d’abord que, n’ayant aucune compétence particulière sur cette maladie, je préfère à cet égard me positionner comme représentant du “téléspectateur moyen” pour poser quelques questions de bon sens.
Puis, comme attendu, le débat se déporte vers la question centrale de la vaccination et du processus d’enregistrement. Alors que nous sommes sortis de la virologie pour entrer cette fois au coeur documentable de ma compétence, mon contradicteur ne cède pas un pouce de terrain : il prend position sur tous les problèmes technico-réglementaires abordés, pour ne point parler de la vaccination des femmes enceintes. Même si le principe d’une telle émission ne permet pas de le réfuter point par point, il est patent que la plupart de ces questions lui sont étrangères.
A aucun moment, par conséquent, mon contradicteur ne se sera départi d’une position (et d’un ton) d’expert sur des problèmes pourtant aussi divers que la virologie, l’épidémiologie, la santé publique, la médecine curative et préventive, la pharmacie (les adjuvants…), la pharmacologie, la pharmacovigilance, la pharmaco-épidémiologie, le technico-réglementaire pharmaceutique… Au sortir de l’émission, j’apprendrais que, chercheur de laboratoire, il n’a aucune fonction clinique et que… il n’est même pas médecin (ce qui n’est pas en soi une tare, sauf lorsqu’on prétend se prononcer sur des questions médicales – et comme expert, qui plus est).
A méditer…