Emmerder les non-vaccinés
Selon le chef de l’État :
“Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout (…). Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force.”
La vulgarité du propos choque : cela rappelle cet autre propos, cette fois de Poutine, prétendant qu’il fallait “buter les Tchétchènes jusque dans leurs chiottes”. Au titre des ressemblances, la vulgarité décomplexée (« très envie de les emmerder »), un parfait mépris de la légalité démocratique (l’idée qu’il suffirait au gamin mal élevé qui occupe l’Élysée de vouloir pour « mettre en prison » quiconque), la toute-puissance des idées (« j’ai très envie »), quand on en a soupé des « envies » de Macron (par rapport auxquelles la décence invite à la discrétion, en ce qui concerne tout autant la forme que le fond). Mais les différences entre Poutine et Macron vont de soi également : d’abord en ce que Poutine est un chef d’État d’une remarquable intelligence, ensuite en ce que ses initiatives géopolitiques ont des succès impressionnants…
Mais pourquoi les « envies » de Macron prennent-elles la place d’une politique servie par une stratégie ? Précisément, parce que sa politique se limite à des « envies » dépourvues de la moindre stratégie ; même si les patrons de presse que Macron s’honore de fréquenter font la loi dans les médias, il est difficile d’occulter qu’une partie de la population française est remontée contre la politique sanitaire du « chef » et qu’ils seraient prêts en découdre si lui venait l’idée d’imposer cette politique : telle est la force des idées contre la vacuité d’un gamin capricieux. Bien incapable de leur opposer le moindre argument sérieux, il se contente de « les emmerder ». Un peu comme les cancres à l’école (rappelez-moi déjà son fantastique parcours scolaire et universitaire) s’ingénient à « emmerder » plus brillants qu’eux…