Pour qui connaît un peu l’histoire de la médecine à partir de la mi-XVIIIe siècle, les délires du corps médical sur l’hécatombe imputable au COVID ont un air de déjà-vu : ils rappellent ceux des médecins sur la masturbation, inspirés par le grotesque ouvrage du Dr Tissot (De L’onanisme, publié en 1760, qui connaîtra plus de 60 rééditions) consacré aux conséquences tragiques de la branlette : « une once de sperme gaspillé affaiblit plus que la perte de quarante onces de sang » (Henri-Frédéric Amiel, pourtant universitaire réputé dans la non moins réputée université de Genève). Déjà connue pour rendre sourd, la masturbation rend également aveugle : « chaque pollution est un coup de poignard pour vos yeux ».
Inutile de rappeler que la médecine pré-pasteurienne brille davantage par son bavardage inépuisable que par son efficacité1.
Il y a une remarquable proximité mentale entre les disciples du Dr Tissot et les obsédés du Covid : des chiffres exorbitants sous-tendus par rien d’autre que la volonté de terroriser coûte que coûte. Le Parisien du 28/02/21 donne la parole à « deux prévisionnistes », médecins au CHU de Lille, qui pronostiquent qu’il pourrait y avoir « quelque 50 000 cas quotidiens le 20 mars prochain ». Confrontés à la débilité de leur prévision, ils reconnaissent que « on n’a d’ailleurs pas bien compris pourquoi ça a baissé » et maintiennent que « cette prévision reste valable pour dans trois semaines ». À l’heure où j’écris (18/03/21), il reste environ 15 jours pour confirmer la validité de ce pronostic revu et corrigé par l’épreuve de réalité – l’alternative étant, pour ces deux brillants « prévisionnistes », de la fermer…
Cela m’amène à remarquer que malgré les spectaculaires succès de la médecine dans la période 1930-1980 (en gros, l’âge des antibiotiques), la médecine maintenant n’a rien de mieux que ces débilités vaticinantes pour impressionner les blaireaux (et les magistrats, surtout ceux de la Cour de cassation), à part les bénéfices censément remarquables des vaccinations dont on attend encore la preuve alors qu’il suffit de se baisser pour en objectiver les dangers.
« Voulez-vous dire, Dr Girard, que les promoteurs du Covid sont des branleurs ? – Exactement. »