Régulièrement et même répétitivement, je reçois de lecteurs fidèles une vidéo ou un article de journal, assorti du message suivant : « Avez-vous vu cette vidéo/cet article extrêmement instructive/instructif et irréfutable ». Non moins répétitivement, je réponds : « je ne regarde jamais les vidéos/ articles » et, quand j’en ai marre, j’ajoute quelque chose du genre : « Avez-vous l’impression qu’il faut me sortir de mon oisiveté ? Que quelque chose d’essentiel m’a échappé » ?
Variante : des lecteurs qui me félicitent pour mon sang-froid et la qualité de mon argumentation, mais sans pouvoir retenir la question : dois-je me faire vacciner (ou vacciner mes enfants) ? Ainsi, cette lectrice :
Ma question ce jour concerne la vaccination Covid : impossible pour moi de m’y retrouver entre les informations en boucle retransmises par les médias nous incitant à la vaccination et des discussions privées de personnes (hors champ médical) qui m’en dissuade. Je suis comme vous le comprenez perdue. J’ai voulu faire des recherches sur Internet mais ai vite abandonné ou alors j’allais y passer la nuit ou alors m’inscrire en fac de médecine.
Bref !
Je me permets une note personnelle : j’aimerais avoir vos connaissances et votre personnalité…dans l’impossible, je vous remercie de permettre ce contact.
Très cordialement,
Le plus étonnant, c’est que ce genre d’échange se produit avec ceux des lecteurs qui me sont le plus attachés, et dont certains vont jusqu’à me dire : « vous êtes comme un père pour nous ». Qu’on me pardonne de me citer à nouveau :
Ces gens-là sont tout simplement mal construits. Et on se prend à penser que nonobstant les pauvres justifications médiatisées, ce ne peut être un hasard si le gendre idéal nommé Macron n’a pas d’enfants : il n’a rien à transmettre, il ne sait que casser. Comme un gosse mal élevé…
À dire vrai, ces allégations de confiance et de gratitude me rappellent exactement ce qui s’est passé en 2008, quand les dirigeants politiques et économiques s’étaient ingéniés à affoler les gens en accréditant l’existence d’une PANdémie H1N1 et l’impérieuse nécessité d’une vaccination massive. Avec le covid, ce sont exactement les mêmes arguments à la con, les mêmes « experts » qui se sont déjà vautrés, les mêmes journalistes qui n’ont jamais honte de dire n’importe quoi. Ce qui a changé, alors que ce précédent du H1N1 devrait suffire à rassurer les gens (les menteurs ne sont jamais crus), c’est la fragilité de leur conviction et leur besoin compulsif d’entendre répéter inlassablement le même message de réassurance.
Ce qui a été sapé – et qui est beaucoup plus grave qu’une épidémie même généralisée – c’est la possibilité d’un débat public, avec des arguments, des réfutations. Ce qui a été sapé, c’est la possibilité de s’adonner à l’exercice éminemment démocratique de la controverse.