Adressée en mai 1995 au Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (le journal de l'InVS) qui a toujours refusé de la publier, cette lettre se passe de commentaire. Elle est une gifle pour ceux qui prétendent dissimuler leur incurie ou leur corruption sous le vernis de la "précaution". Elle confirme aussi mon injonction…
Catégorie : Médicaliser
Médicaliser, c’est considérer comme médicalement significatifs des phénomènes non médicaux (échec scolaire, défaillance éducative, « déprime », etc.). Ce peut être aussi se focaliser sur des questions possiblement médicales dans leurs conséquences, mais qui servent d’écran à un réel qu’on préfère occulter : chômage, pauvreté, environnements toxiques, addictions diverses… Deux précisions : 1) la « médicalisation » ne surgit pas dès que l’on consulte un professionnel de santé, mais lorsque cela ne va pas de soi : emmener chez le médecin un gamin fébrile peut être excessif, mais ça n’a rien à voir avec consulter parce que le gosse ne comprend pas les math modernes , ou parce qu’on ne jouit pas au lit; 2) la dénonciation n’est pas limitée à la médecine officielle, mais vise bien tout point de vue consistant s’obnubiler sur le physiologique là où il n’y en a que très peu : tout autant que la médecine « académique », elle concerne les innombrables médecines « parallèles », « naturelles », « homéopathiques, « holistiques » et autres (elle concerne notamment les anti-vaccinalistes qui se représentent comme démédicalisés simplement parce qu’ils détestent la médecine académique, sans réaliser qu’obsédés par le physiologique, ils passent leur temps chercher des “alternatives”)…