Bis sur les masques
Avec une inconscience qui frisait l’arrogance, je pensais avoir réglé la question des masques, en brocardant les conceptions hygiéniques du vulgum pecus. Mais depuis lors, l’eau a coulé sous les ponts – si on peut dire par ces semaines de sécheresse obstinée. Ce ne sont plus des porcs obtus qui promeuvent la chose sans rien connaître à l’asepsie, mais des ministres, des professionnels de santé, des chirurgiens – tous gens supposés avoir réfléchi à la question. Ayant dû fréquenter divers services hospitaliers par la chaleur caniculaire qui a régné ces dernières semaines, je ne compte pas le nombre de soignants qui, sans la moindre aménité, m’ont enjoint de mettre un masque et, plus encore, de le positionner d’une certaine façon (on me pardonnera de ne pas dire « correctement » car il va de soi qu’il n’y rien de « correct » à utiliser un masque aussi bêtement que je l’avais dénoncé en son temps). Je ne parle pas des pénuries de papier hygiénique dans des Services hospitaliers dont le prix de journée est à chier…
Qu’y faire ? Alors que les risques infectieux restent au premier plan des menaces de santé (il n’est pas de jour où l’on n’évoque une rupture de chaîne du froid, une résurgence des maladies qu’on croyait vaincues [polio, variole…], des infections nosocomiales qu’on imaginait surmontables…), les soignants se sont obnubilés sur des « pandémies » qui n’ont jamais existé (coronavirus qu’on trouve un peu partout et dont on peine à inventorier les victimes).
En instrumentalisant la peur de mourir, la médicalisation s’attache à produire une clientèle solvable (avec l’aide de la solidarité nationale – càd du pékin moyen), quand les vrais problèmes de santé restent hors de portée : malbouffe, illettrisme… Et quand les producteurs de biens (tenanciers d’EHPAD1, actionnaires des mutuelles, éditeurs de médias idiots comme Medscape ou Doctissimo…) font prospérer des fortunes indécentes.