Après une phase récente de tourmente dans le clergé marquée notamment par les frasques homosexuelles de Monseigneur Barbarin dont la démission avait été refusée par le Pape, c’est au tour de l’archevêque de Paris (Monseigneur Aupetit) de démissionner, en raison de ses relations à tout le moins ambiguës avec une/des femmes (ça dépend des versions publiées dans la presse : on n’a pas obtenu de précisions sur l’effectif du harem épiscopal. On sait juste que, cette fois, le Pape a accepté la démission de l’évêque ce qui, surtout par comparaison avec le précédent Barbarin, sonnerait comme un aveu de culpabilité chez un sujet normal).
Culpabilité ? Que nenni ! L’intéressé s’est empressé des faire savoir « avec force » que sa démission n’était pas un aveu de culpabilité « mais un geste d’humilité » (AFP, 02/12/21). On imagine une salle du Quai des Orfèvres, enfumée après 36 heures d’interrogatoire serré (avoue, tu es fait comme un rat, tout concorde contre toi, tes paroissiennes t’ont accusé de t’être mis à l’école de Cédric Jubilar en leur demandant de “t’astiquer le poireau” …) et le gars qui finit par lâcher : je n’avoue rien, c’est juste un geste d’humilité…
Il faut prendre la mesure du propos chez un haut responsable d’une institution qui cultive l’humilité comme une vertu parmi les plus éminentes : n’a-t-on pas vu, tout récemment, les collègues d’Aupetit mettre en scène leur humilité en s’agenouillant, selon un « geste fort » dont on commence à avoir l’habitude, surtout dans le sillage d’une sexualité mal maitrisée ?
De deux choses l’une, en effet : soit il ne s’est rien passé avec une/des femmes, et il n’y a rien à mettre en scène. Soit il faut mettre en scène quelque chose, mais quoi ? « Je reconnais que mon comportement vis-à-vis d’elle a pu être ambigu ». Tiens donc ? Mais l’ambiguïté n’est-elle pas justement l’un des pièges principaux des relations sexuées, surtout celles qui posent comme a priori qu’il n’y aura pas de passage à l’acte ? Car il y a bien des façons de posséder une femme sans coucher avec, précisément en ouvrant la porte de l’ambiguïté. On ne leur apprend pas ça, au séminaire ? On relèvera comme significatif que dans ces cas de figure, ce soit toujours l’homme qui laisse s’insinuer l’ambigu dans la relation.
Qu’y faire ? La réitération lassante de ces histoires n’est pas une justification pour le mariage des prêtres car on a bien l’impression que ce n’est pas plus limpide dans les autres religions. Alors quoi ? Obliger les clercs à se faire castrer ? Après tout, depuis Origène en passant par les chantres de la Chapelle Sixtine, il y a une tradition bien établie – au moins chez les catholiques… Et on sait comme le clergé catholique cultive ardemment la Tradition… Il y a aujourd’hui un tel marasme dans la sexualité des gens, les jeunes surtout, que les débarrasser du problème serait peut-être une solution à la crise des vocations… En tout cas, ça allègerait le programme des cours au Séminaire.
Chiche qu’on passe à Blanquer cette idée laïque d’alléger encore les programmes.