Un correspondant m’envoie l’article suivant, tiré du journal L’Équipe.
« Christophe Lemaitre ne défendra donc pas ses chances ce week-end à Angers. Cette décision a été prise avec son staff technique, car l’athlète « n’est pas à 100 % de ses moyens physiques, suite notamment à de mauvaises réactions aux vaccins contre la COVID-19 », a-t-il fait savoir dans un communiqué » (L’Équipe, 23/06/21).
Alors qu’il n’est pas de journée où l’on n’entende parler du drame de santé publique posé par le Covid et de la vaccination présentée comme une évidence de simple bon sens, on pourrait penser que la médiatisation, par athlète interposé, d’une réaction indésirable à cette vaccination allait provoquer un tollé médiatique et interpelle tous ceux – ils sont nombreux – qui se posent des questions sur la sécurité du vaccin. Sachant de plus que, réglementairement, la déclaration de cet événement est obligatoire, et qu’elle tranche évidemment avec les innombrables articles nous assurant qu’aucune, ou quasiment aucune complication significative n’a été rapportée avec ce nouveau médicament et que la vaccination est un « impératif arithmétique » – dixit le Professeur Fisher (Le Monde, 13/06/21)1.
Eh bien, rien du tout : des 53 réactions motivées par cette nouvelle alarmante, la quasi-totalité traite doctement de la qualité de l’entraînement prodigué, de la compétence des sélectionneurs (de l’équipe de France), bref de toutes choses à propos desquelles le lecteur moyen n’a aucune compétence documentable.
On est là typiquement dans la culture de la macronie. Esquiver tous les sujets importants en remplissant l’espace avec des mots vides de contenu. Parler pour ne rien dire en donnant l’impression qu’on a discuté, alors que les décisions étaient déjà prises (penser à la réforme des retraites).
Bref : faire du bruit avec sa bouche en accréditant qu’on a parlé. Faire croire que les gens comme Marlène Schiappa auraient quelque chose à dire.
Il faut dire qu’à ce jeu, les Français se sont donné un Maître insurpassable, et qu’il est même de plus en plus question qu’ils le reprennent aux prochaines présidentielles.
À défaut (on ne sait jamais : en cas de décès dû au covid, par exemple…), ils pourront toujours se raccrocher à l’un quelconque de ses concurrents : Mélenchon, Rivasi, Le Pen, Jadot, Glucksmann, Bertrand…
Des athlètes confirmés, dont personne ne craint qu’ils déclarent forfait…