Les statistiques officielles sur la pseudo-pandémie sont un délice pour qui aime rire : les chiffres varient à la vitesse de la lumière, et les estimations diffusées à 15h30 sont contredites par celles parues à 15h29 – pour ne point parler de celles en vigueur le jour d’avant, encore moins l’année d’avant. Qui plus est, demain est un autre jour…
L’impression de véracité liée à un excès de précision est un vieux truc de mythomane. 345 291 victimes, ça fait quand même plus crédible que « une épidémie très meurtrière » 1 – et ça permet éventuellement d’occulter que le narrateur mythomane (ou le journaliste, ce qui est plus ou moins la même chose) n’a pas vu une seule des victimes présumées.
La rhétorique de cette dramatisation est simple : fournir des exemples précis qui font que chacun se sente impliqué (tel boulanger dont la boutique a fermé pour cause de décès, telle maman 2 dont l’enfant est au plus mal – même si l’enfant en question est sexagénaire). Mais l’antidote de cette rhétorique est non moins simple : il suffit d’aller y voir pour constater qu’il ne s’est rien passé. C’est d’ailleurs mon expérience vécue : bien que je réside dans un département promu par ses représentants comme l’un des plus sévèrement touchés, j’attends encore de voir la moindre victime.
La morale de ce constat est très simple, quoique de nature à casser la baraque des complotistes. De même que tout policier pourra confirmer qu’il est extrêmement difficile de commettre un crime parfait, il est médiatiquement très peu possible de réaliser une arnaque médiatique imparable.
À condition d’avoir un minimum de logique et de savoir compter – ne serait-ce que sur ses doigts. Des compétences de plus en plus exceptionnelles, il faut le dire, après l’extermination de l’intelligence infantile par les « sciences de l’éducation »…