Obésité
Ces derniers temps, j’ai eu à me promener dans la région, qui est un lieu touristique indubitable. N’ayant rien à faire en attendant mes rendez-vous, j’ai eu l’idée de regarder les gens autour de moi avec, avouons-le, un net tropisme pour les femmes.
Le premier constat, c’est que l’obésité s’est installée partout. Pas besoin de balance, même supposée de précision : ça saute aux yeux.
Ça saute d’autant plus que, conformément à une mode apparue voici quelque quarante ans, nombre d’habits neufs sont délibérément lacérés : on voit tout, même ce qu’on n’aurait pas dû voir – les bourrelets, notamment. Cette adiposité touche également les hommes et surtout les enfants. Comment s’en étonner ? Du matin au soir et du soir au matin, les gens bouffent – et des portions gigantesques, d’ailleurs vantées partout. C’est un argument de vente que le paquet de chips a été agrandi, que les pizzas sont géantes, qu’on peut boire sans compter sous prétexte de Happy hours, etc.
Comment en est-on arrivé là ?
D’abord par une haine du féminin. Des poils pourtant typiquement féminins à l’épilation quasi-systématique, même en ces endroits intimes où la main virile les cherche naturellement – quitte à ce que l’intéressée demande à ne pas tirer trop fort – tout atteste le climat de malaise autour du corps des femmes…
Mais de toute façon quoi de « typiquement féminin » quand la mode transgenre consiste à noyer le fascinant relief du corps féminin sous l’amas de graisse hormonée.
Ensuite (et ceci n’est pas sans rapport avec cela) par une oralité non maîtrisée. Au lieu de s’extasier sur la fascinante curiosité des petits dans l’exploration du monde réel, on s’émerveille de les voir bouffer jusqu’à la nausée : encore une bouchée, puis encore une autre – jusqu’à en dégueuler. La bouffe moderne est faite pour ça. Et je ne parle pas des ersatz de jouets, cassés avant d’être déballés : essayez de déballer un mécano, vous verrez si ça casse… J’ai souvenir d’une gamine d’environ 2-3 ans entourée d’une quinzaine d’adultes lors d’une fête familiale : chaque adulte avait mis son point d’honneur à bourrer la petite avec ce qui traînait sur la table du jardin – au point que j’en étais écœuré. Mais lorsque, enfin repue, elle s’était mise à promener sa poupée dans la poussette-canne qu’elle avait en jouet, aucun adulte n’avait bronché quand elle s’était énervée pour la déplier… Inutile de préciser que la mère, qui n’avait pas bronché pour aider la gamine, était déjà largement obèse. Il y a bien sûr de la chimie derrière tout ça : c’est plus facile de se bourrer avec les sucres et les graisses contenues dans la malbouffe que de nourrir son entourage avec des pâtes, du riz, des pois cassés – toutes choses qui « tiennent au ventre » comme on disait jadis…
On voit donc l’intrication des problèmes : les sucreries ont toujours été un bon moyen de pédophile pour emmener les enfants faire des cochonneries. Les fabricants connaissent les moyens pour attirer les petits dans de gigantesques cochonneries.
Autrefois, un B-A BA éducatif était d’apprendre aux enfants à ne pas suivre n’importe qui moyennant une friandise. Aujourd’hui, il semble aller de soi qu’on peut les lâcher devant n’importe quelle friandise, sans se soucier de qui les offre. Et encore moins des conséquences. Lesquelles ne sont surtout pas anodines.
Le Meilleur des Mondes a des relents de ketchup.
Il suffisait d’y penser.