Canard ou perroquet?
Dans la perspective d’un rendez-vous important mais où le risque d’attendre était majeur, j’ai acheté avant-hier le dernier numéro du Canard Enchaîné, source sur laquelle je n’ai plus aucune illusion et dont je n’avais rien lu depuis de longs mois. Je n’ai pas été déçu.
À côté des vieux calembours qui, faute de se renouveler, font toujours sourire en dépit de leur vacuité (Le gouvernement taliban se fait attendre : « Patience… Nous sommes en train d’installer nos bourreaux ! », l’essentiel de la satire tient pour acquise la réalité d’une crise sanitaire (« Même si l’état d’urgence prime sur l’état d’urgence sécuritaire » 1, pour ne rien dire de cette caricature sur le même thème qui ironise sur « Les femmes pourront aller à l’université, assurent les talibans » via un schéma intitulé « Géométrie » montrant à quelle distance les étudiantes seront supposées se tenir de leurs condisciples mâles : au 173 de la rue Saint-Honoré, les joyeux drilles qui font la maquette du « journal satirique paraissant le mercredi » que les rues et magasins sont pavés de schémas prescrivant à quelle distance on doit se tenir de son voisin, qu’il soit mâle, femelle, bon pour la néonatologie ou la gériatrie2.
Bref : les bons esprits ironisent sur les sauvages qui vénèrent Allah d’une façon littérale, mais applaudissent des deux mains quand des imbéciles leur imposent des prescriptions sans commune mesure…
Il fut un temps où Le Canard enchaîné prenait des risques en se contentant d’être « satirique »…
- Au Bataclan, on a dénombré 130 morts et dix fois plus de victimes quand je peine encore à dénombrer un mort imputable au COVID.
- Dans le même temps, la presse de gôche s’acharne sur Buzyn, dont le rôle (aux côtés de Fischer) dans le scandaleux élargissement des obligations vaccinales est encore dans toutes les mémoires, se voit accusée d’avoir minimisé les risques liés au COVID, pourtant l’un des seuls propos responsables qu’elle ait jamais tenus sur la situation sanitaire