Ils sont un certain nombre à m’écrire ou à me dire : « Vous êtes censuré par les médias. Comment faire pour surmonter le mur du silence qu’on a construit autour de vous ? ». En soi, c’est intriguant : si je suis censuré (et je le suis, assurément), comment ce « certain nombre » peut-il avoir connaissance du fait ? Qui le lui a dit ?
À l’époque de ma relative notoriété médiatique, je l’avais déjà remarqué : même quand je ne disais rien (par exemple, quand le journaliste s’abstenait de me donner la parole – n’est-ce pas Monsieur Calvi ?), les gens entendaient très bien ce que j’avais à dire. A fortiori aujourd’hui, où le public est sensibilisé à la censure qu’il voit à l’œuvre quotidiennement. Prenez l’exemple du vaccin anti-H1N1, retiré précipitamment du marché au tout début de la campagne vaccinale, dans un climat de dissimulation qui faisait que même un professionnel averti des magouilles du milieu (de l’Agence européenne, en particulier) avait du mal à reconstituer ce qui s’était passé. Aujourd’hui, grâce à la bêtise crasse des responsables qui monopolisent les médias avec leurs commentaires manifestement idiots, même le plus profane des citoyens ne peut pas ne pas voir qu’il y a plein de problèmes avec les vaccins anti-covid : d’efficacité, de tolérance, de production, d’approvisionnement – n’en jetez plus…
Dès lors, où est le problème ? Le système exploite Internet et les réseaux sociaux pour noyer encore plus les gens dans l’anecdotique et les questions dépourvues du moindre intérêt : les anathèmes débiles qui servent de pensée politique à Audrey Pulvar, la pénurie mondiale de papier toilette, l’écart d’âge dans un couple de people, la libido de Karine Lemarchand, l’émancipation des femmes vue par Marlène Schiappa, etc. Qu’est-ce qui oblige quiconque à s’y intéresser ? L’antidote de la vérole médiatique est facile à trouver : éteindre son poste, ne pas lire les journaux qui n’apprennent rien de significatif.
Inversement, qu’est-ce qui empêche de s’intéresser à plus important ? Personne n’empêche mes lecteurs de faire connaître mon site. Je l’ai déjà dit il y a vingt ans : si chacun de mes lecteurs recrute deux nouveaux lecteurs (ça s’appelle une « progression géométrique illimitée »), qui peut se désoler que mes écrits soient ignorés ? Leur succès est indépendant des médias : il dépend de vous…