L'avocate sous le feu des labos

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E.G.
24 septembre 2003, 0h00
MAITRE GISÈLE MOR, l'avocate des victimes du vaccin contre l'hépatite
B, vient d'être mise en examen pour « violation du secret de l'instruction » par le juge Sophie
Clément du tribunal de Paris, au terme d'une instruction express. C'est une première dans le
traitement judiciaire des affaires de santé publique.
Le laboratoire GlaxoSmithKline a porté
plainte à la suite de son interview dans « le Parisien » et « Aujourd'hui en France » le 14
novembre 2002 et de sa participation à l'émission d'Yves Calvi sur France 5 (« C dans l'air
»). Motif : elle avait révélé publiquement le harcèlement des laboratoires contre un expert
médical judiciaire, le docteur Girard. Ce spécialiste de la pharmacovigilance avait rédigé un
rapport d'expertise dans le cadre d'une instruction au pénal qui mettait en cause les firmes
vaccinales et les failles de détection des effets secondaires du vaccin. Alors qu'il menait
sa mission, l'expert était attaqué par les laboratoires devant plusieurs tribunaux dans toute
la France, voire dans certains cas condamné à payer des dépens. La situation de l'expert s'est
nettement dégradée : depuis qu'il a rendu son rapport au juge Bertella Geffroy, en charge de
l'instruction, le docteur Girard a vu fondre ses contrats avec l'industrie pharmaceutique. «
Je n'ai fait que décrire la réalité subie par cet expert mais apparemment il y a des vérités
à ne pas claironner. Je continuerai mon travail, que cela plaise ou non aux laboratoires »,
réplique M
e
Mor.
« Toujours les mêmes
qui sont les perdants »

Curieusement, alors
qu'il est l'un de ceux qui connaissent à fond ce dossier, le docteur Girard n'a pas fait partie
des experts auditionnés par l'Anaes
(voir ci-dessus).
En revanche, au moins cinq médecins experts
entendus par le grand jury de cette agence ont eu des liens d'intérêts financiers avec les deux
fabricants de vaccin.
Du côté des victimes, la colère est grande. « C'est scandaleux, après
les victimes du sang contaminé, c'est à notre tour d'être laminés par la Cour de cassation.
Quel que soit le scandale de santé publique, ce sont toujours les mêmes qui sont les perdants
», s'emporte Hector Kalfon, responsables du Revahb, association qui regroupe 2 000 personnes
se disant victimes du vaccin hépatite B. Olivier Duplessis, président de l'Association des transfusés
(sang contaminé), a envoyé un communiqué de soutien à l'association.
Et comme si cela ne suffisait
pas pour embrouiller ce dossier touffu, on apprenait hier que la cour d'appel de Versailles
venait de reconnaître, six ans après un jugement de première instance, la responsabilité du
vaccin dans la survenue d'une maladie de Guillain Barré, une grave maladie neurologique. Le
ministère de la Santé ne s'est pas exprimé pour le moment mais continue, en toute discrétion,
d'indemniser de nouvelles personnes vaccinées contre l'hépatite B : une dizaine de dossiers
sont en cours d'examen.
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