Pourfendeur zélé (j’allais dire : obsessionnel) des fakes news, le Président l’a dit (13/04/20) – et ça doit donc être vrai : « en respectant les règles de confinement (…) l’épidémie commence à marquer le pas ». Seul problème : les données INSEE du « nombre de décès » par département (cf. PJ) ne permettent pas de retrouver la trace de cette magnifique victoire sur l’épidémie, obtenue – le Président l’a dit aussi – « grâce à la vigilance des nos policiers et de nos gendarmes ».
En fait, l’examen des courbes publiées par l’INSEE appelle deux remarques :
- au moment où le confinement a été ordonné (16/03/20), on ne voyait aucun signe alarmant et les fluctuations de mortalité étaient compatibles avec celles que l’on retrouvait lors des années précédentes ;
- il est patent, en revanche, que la courbe de mortalité commence à sérieusement augmenter juste après la mise en place du confinement (à partir du 21/03/20).
Indépendamment de toute interprétation (et de tous les « modèles » invoqués par l’INSEE dans son analyse des courbes), on a donc là des données brutes qui contredisent rigoureusement les analyses du Président : en s’en tenant aux données de mortalité, il n’y avait pas de problème avant, il y en a eu un juste après le confinement.
Cette contradiction est d’autant plus gênante qu’elle est facilement interprétable (critère de « plausibilité biologique »). Alors que nous étions un certain nombre à nous étonner du foin fait autour d’une « pandémie » dont personne ne voyait la trace objective (sauf chez les hypocondriaques trop contents de médiatiser un vague diagnostic posé par téléphone, ou à distance par voie de rumeur lointaine jamais vérifiée), il est élémentaire d’expliquer la surmortalité globale qui a fait suite aux décisions du 16/03/20 : urgences saturées par une panique aussi immotivée qu’officiellement organisée, pénurie monstrueuse de lits et de matériel, méconnaissance dramatique des règles d’hygiène les plus élémentaires1 (sous couvert d’un confinement dramatiquement aléatoire : interdiction collective de sortir de chez soi quand des soignants dûment contaminés par le virus se voient forcés d’aller travailler), maltraitance des sujets les plus fragiles (dans les EHPAD…), chômage technique durable chez les plupart des soignants, violence domestique et sociale, incitations à l’euthanasie sauvage (telles que décrites par Nicole Delépine)…
Dès lors que les résultats du confinement apparaissent aussi incompatibles avec les attentes censées les justifier, la question se pose : quelle justification pour des mesures de dictature (interdiction de sortir de chez soi ! …) sans aucun précédent dans l’Histoire de France.
J’entends qu’un profane pourrait objecter que la situation n’aurait pas manqué de s’aggraver si on n’avait rien fait. En réponse:
- Au niveau des chiffres, il n’y avait aucun signe d’alerte, donc aucune raison d’imposer des mesures extrêmes.
- Conçu avec mille exceptions et immensément d’incompétence, le confinement n’avait aucune chance d’avoir la moindre efficacité sur la diffusion virale.
- C’est une mystification aussi classique que facile en médecine, quand une mesure (ou un traitement) n’a montré aucune efficacité, d’insinuer que si on ne l’avait pas prise, les choses eussent été bien pires
Il est frappant qu’animée par des analystes aussi profonds que Mélenchon, Jadot, Le Pen – ou leurs alliés, l’opposition ne s’est jamais trouvée vent debout contre la paranoïa intéressée du gouvernement : sans doute la crainte des courants d’air sous la menace d’un coronavirus…